L’UICN, surtout connue pour sa fameuse liste rouge, s’est donné pour mission de protéger la biodiversité et travaille avec les institutions privées au niveau mondial pour défendre les intérêts des espèces végétales et animales.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a été fondée en 1948 à Fontainebleau. C’est la plus grande organisation non gouvernementale au monde dédiée à la conservation de l’intégrité et de la diversité de la nature. C’est un vaste programme demandant toutes les ressources possibles, réunissant plusieurs États et agences gouvernementales, plus de 1100 ONG et 16 000 experts scientifiques à travers le monde.

Deux trompes d'éléphants
Photo alexstrachan

Les missions de l’UICN

Les missions de l’UICN sont principalement sur le terrain : éducation, communication, formation à l’utilisation durable des ressources naturelles, conseil politique pour concilier économie, société et conservation de la diversité biologique. L’UICN déploie aussi des outils juridiques pour renforcer le droit de l’environnement, la gestion des éco-systèmes et d’aires protégées.

L’UICN a une influence importante sur les biais de la conservation de la nature que ce soit sur le plan privé et public.

À partir de critères bien précis, les experts de chaque espèce réalisent une estimation du danger d’extinction qui la menace. Ils prennent par exemple en compte la taille totale de la population, sa distribution, son éventuel déclin, la disparition de son habitat naturel, le nombre d’individus ayant atteint leur maturité sexuelle et la durée des générations. Une analyse quantitative des populations et des dangers qu’elles courent permet de classer chaque espèce parmi neuf catégories :

  • EX : espèce disparue,
  • EW : espèce disparue survivant en uniquement en élevage,
  • CR : espèce en danger critique d’extinction,
  • EN : espèce en danger,
  • VU : espèce vulnérable,
  • NT : espèce quasi menacée,
  • LC : préoccupation mineure,
  • DD : données insuffisantes,
  • NE : non évalué.

L’objectif global de l’UICN est de réévaluer ce statut si possible tous les cinq ans, et tous les dix ans au maximum. Toutefois, lorsqu’un animal est officiellement déclaré éteint, la réévaluation est précipitée. Le réexamen régulier de l’état des espèces permet à l’organisation d’observer des tendances et de voir si le statut de chacune d’entre elles s’améliore, reste stable ou se dégrade.

Cette évolution peut aussi être analysée au niveau d’une région du monde, d’un écosystème ou à l’échelle globale pour agir comme « un véritable baromètre de l’état de santé des espèces ». C’est ce qui a été fait récemment, et les nouvelles sont mauvaises : la biodiversité mondiale est en baisse constante, avec plus de 23 000 espèces menacées d’extinction à ce jour, dont 41% d’amphibiens, 34% de conifères, 33% de coraux de récif, 25% de mammifères et 13% d’oiseaux.

Si ces chiffres sont alarmants, ils servent de base et d’argumentation à l’UICN pour appuyer son travail et tenter si ce n’est pas d’inverser la tendance, d’au moins stopper le déclin de la biodiversité.

L’UICN en France

Photo d'un oiseau dans la forêt
Photo MissGarfield

Le comité français de l’UICN est basé à Montreuil en île-de-france. C’est une association formée d’un partenariat entre deux ministères : l’écologie et les affaires étrangères, de 8 organismes publics, 42 ONG et 250 experts.

Son objectif est de favoriser les politiques de développement durable en France et de veiller à la protection des espèces au niveau national, que ce soit en métropole ou dans les DOM-TOM qui sont d’importants lieux de la biodiversité.

Une liste rouge des espèces menacées est aussi dressée sur le territoire français en collaboration avec le Muséum national d’hHistoire naturelle qui permet de dresser un bilant des menaces pesant sur la faune et la flore nationales ainsi que leur risque de disparition au sein de nos frontières. Aujourd’hui, la France métropolitaine compte 14% de mammifères, 24% de reptiles, 23£ d’amphibiens et 32% d’oiseaux nicheurs menacés de disparition sur le territoire.

La liste rouge des écosystèmes

La création de la liste rouge des écosystèmes est récentes. Elle a été initiée par le biologiste vénézuélien Jon Paul Rodriguez et adoptée par l’UICN en 2012. La première publication de cette liste a été faite en 2014 pour donner une meilleure idée de l’état de la diversité biologique mondiale qu’une évaluation individuelle d’espèces.

Mer d'Aral déséchée
Frontière entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, la « mer » d’Aral était autrefois le quatrième lac du monde par la taille. Le village de Moynaq est un ancien port situé sur la rive ouzbèke de la mer d’Aral. Un port sans mer. - Photo akcfot

En France, un écosystème a été classé en danger en 2016 : les vasières intertidales de la côté atlantique. Une trentaine d’autres écosystèmes ont été évalués à ce jour, dont un est déjà classé comme effondré : la mer d’Aral, un lac salé partagé entre l’Ouzbékistan et le Kazakhstan, et presque totalement asséché à ce jour à cause du détournement des deux fleuves qui l’alimentaient pour irriguer des plantations de coton.

En 2021, l’UICN dresse un triste bilan de 13 années d’analyses

UICN schéma des espèces menacées
Schéma : UICN

À l’occasion de la journée mondiale de la vie Sauvage, l’UICN a dressé son bilan concernant la liste rouge des espèces menacées, issu de 13 années d’évaluations et d’analyses sur la biodiversité.

Sur 13 842 espèces, 2 430 sont menacées et 187 ont d’ores et déjà disparu. En France, les espèces les plus menacées sont les oiseaux nicheurs, les crustacés d’eau douce et les reptiles. En outre-mer, la proportion est encore plus importante.

Les faits sont là, étayés scientifiquement et d’une criante évidence : notre défi, commun, n’est plus tant dans la prise de conscience que dans l’urgence de l’action
Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la biodiversité.

Source : Liste rouge des écosystèmes de l’UICN (pdf)

Photo d’introduction NatureFriend – Monde des animaux