Les chats noirs, entre fascination et répulsion, ils sont le diable incarné, ils portent malheur, ils accompagnent les sorcières… Tant de mépris, de préjugés voire de tortures pour ce félin à la robe noire victime des pires préjugés. Aujourd’hui encore les chats noirs sont moins adoptés que les autres. On vous donne plusieurs bonnes raisons d’adopter un chat noir !

Le chat noir ne porte pas malheur

En Occident, pendant le Moyen Âge, des croyances tenaces accusèrent le chat noir d’être l’incarnation du diable et focalisèrent la crainte de Satan sur ces pauvres félins. Le seul fait d’en posséder un pouvait te faire accuser de sorcellerie ! De ce fait, les chats noirs furent accusés de tous les vices et devinrent victimes de nombreuses tortures et barbaries, notamment lors des bûchers de la Saint-Jean.

Il faudra attendre le règle de Louis XV pour que ces tristes coutumes prennent fin. Mais depuis, les préjugés sur les chats noirs persistent… alors que comme aucun autre chat, leur couleur de jais ne porte malheur !

Il existe des chats noirs très populaires

salem chat noir sabrina

Entre Salem, le chat de Sabrina l’apprentie sorcière, Sylvestre de Titi et Grosminet, Figaro dans Pinocchio ou encore Berlioz dans Les Aristochats, les chats noirs célèbres ne manquent pas !

Ils ont le pied marin

Les marins sont connus pour leurs superstitions, et aussi pour leur manque de tolérance envers certains animaux, notamment les lapins, au point qu’il est interdit de prononcer ce mot sur un bateau, ou encore les rongeurs, qui s’attaquent aux provisions, rongent les cordages et apportent des maladies à bord. Ils se sont donc trouvés dès le XVè siècle un allié de choix : le chat ! Colbert, ministre sous Louis XIV, imposa même aux navires de la Royale d’avoir au moins deux chats à bord. Sur certains navires, notamment britanniques, adopter un chat noir et le placer sur le pont, en cas de calme plat, pouvait aider à lever les vents…

Ils ont un superbe regard

Le noir de leur fourrure fait ressortir la couleur de leurs yeux, qu’ils soient jaunes, verts ou bleus !

Il existe une race de chats noirs

chat race bombay

Bien qu’il ne vienne absolument pas d’Inde, le bombay a été créé en l’honneur de la panthère noire, croisement de chats brumeuses et d’American Shorthair. Un élégant chat au corps souple et allongé, recouvert d’une fourrure au poil noir, court et luisant !

Ailleurs, les chats noirs portent chance

Pour les Britanniques, les chats noirs portent bonheur ! La présence d’un chat noir dans un foyer serait de bon augure pour une jeune fille à marier, lui promettant de nombreux prétendants. En Bretagne, une croyance dit que tout chat noir possède au moins un poil blanc, qui sert de talisman à celui qui réussira à l’arracher !

Les chats noirs sont moins adoptés

Triste constat dressé par les associations et refuges : les chats noirs sont ceux qui restent le plus longtemps sans famille d’adoption, souvent boudés pour des rouquins ou des tigrés.

Aux États-Unis, ce phénomène porte même un nom : le « black animal syndrom ». C’est pourquoi plusieurs opérations de sensibilisation ont été mises en place, comme « Les beaux ténébreux » par la SPA, ou « Adoptez une perle noire » par Seconde Chance. Alors qu’attendez-vous pour adopter le vôtre ?

Ils étaient fous des chats noirs

Longtemps associés à la malchance et au mal, les chats de couleur noire n’ont pas toujours été les mieux considérés au fil des siècles. Pourtant, certains chats noirs auront marqué l’existence de quelques grands personnages de l’histoire. En voici quelques-uns !

Charles Ier d’Angleterre

La croyance qui stipule que croiser un chat noir porte malheur a été quelque peu revisité par le roi Charles Ier d’Angleterre : habitué à la compagnie d’un chat noir qu’il gardait à ses côtés jour et nuit, persuadé qu’il lui portait chance, il fut terrifié lorsque celui-ci disparut subitement, au point de ne plus vouloir sortir de ses appartements avant le retour de son chat porte-bonheur. L’histoire raconte que le jour même, Charles Ier fut mis aux arrêts, puis décapité pour haute trahison…

Louis XV

Plus charmé par Le Général, son chat angora blanc qu’il laissait grimper sur la table du Conseil pendant les réunions avec ses ministres, que par les chats noirs, Louis XV fut pourtant celui qui mit fin à la terrible tradition des bûchers où l’on jetait des chats noirs le soir de la Saint-Jean.

Jusqu’alors, les chats noirs étaient toujours considérés comme des incarnations du Mal, compagnons des sorcières, ce pour quoi on leur réservait le même sort qu’à leurs prétendues maîtresses. Grâce à Louis XV, ces pratiques, qu’il qualifiait de « Tradition barbare et primitive », disparurent enfin de la capitale.

Richelieu

Armand-Jean du Plessis, cardinal duc de Richelieu, possédait 14 chats, dont un chat noir… Lucifer. Si ces chats faisaient en premier lieu office de « dératiseurs » au sein de ses appartements et de la Librairie royale, le cardinal aurait crédité en 1636 la Librairie royale, future bibliothèque nationale, d’un budget d’entretien de chats bibliothécaires.

Richelieu leur portait la plus grande affection : jamais avare en caresses, notamment, dit-on, lorsqu’il avait de grandes décisions à prendre, il faisait nourrir ses chats au blanc de poulet et leur mettait à disposition une pièce entière, ainsi que deux domestiques à temps complet. On raconte même que Son Éminence aurait légué la totalité de ses biens à ses chers compagnons.

Winston Churchill

churchill chat noir nelson

Au 10 Downing Street, à Londres, la résidence officielle du Premier ministre britannique a pour tradition d’employer un chat en vue de se débarrasser des rongeurs qui rôderaient dans le bâtiment. L’heureux élu porte alors le titre officiel de Chief Mouser to the Cabinet Office. Les archives officielles font état d’un premier Chief Mouser en 1929, mais la tradition est supposée être bien plus ancienne.

Employés comme des domestiques publics, les précieux félins ne sont pas la propriété du Premier ministre en place, il n’est donc pas rare que des Chief Mouser aient connu plusieurs occupants du 10 Downing Street. Aussi, en 1949, lorsque Winston Churchill succéda à Neville Chamberlain en tant que premier ministre britannique, un chat noir était déjà installé dans la résidence.

Amoureux des chats, Churchill et ses proches assurèrent s’en occuper très affectueusement, mais le Premier ministre ne put s’empêcher de lui affubler un surnom des plus équivoques : Munich Mouser, en référence aux accords de Munich, signés par son prédécesseur Chamberlain en 1938.

Autre anecdote : comme Churchill arriva au numéro 10 avec un autre chat, Nelson, Munich fut contraint d’abdiquer et de quitter les lieux !