Le Blob a vaguement l’air d’une plante mais se nourrit comme un animal et se reproduit comme un champignon. Cet inclassable du règne biologique est aussi capable de ramper, d’apprendre et serait potentiellement immortel. Découvrez le blob, une fascinante curiosité scientifique.

Qu’est-ce qu’un Blob ?

Le blob, également connu sous le nom scientifique de Physarum polycephalum, se présente comme un être vivant tout à fait singulier.

Sa silhouette évoque celle d’un tapis mousseux et visqueux de teinte jaune éclatante, que l’on aperçoit au cœur des étendues forestières. Pendant longtemps, les scientifiques ont pensé qu’il s’agissait d’une variété de champignon hors du commun. Néanmoins, à la suite d’une étude minutieuse, les spécialistes en mycologie ont réalisé que ce qu’ils avaient en réalité sous leurs yeux surpassait en étrangeté tout ce qu’ils avaient pu observer jusqu’alors.

Le blob se compose d’une entité cellulaire unique, désignée sous le terme de « plasmode », cependant cette cellule particulière peut s’étendre sur des superficies dépassant allègrement un kilomètre carré. Sa croissance se manifeste horizontalement plus que verticalement et elle est surtout stimulée par son régime alimentaire typiquement animal.

Alors que les champignons se contentent d’absorber des micro éléments pour se nourrir, le blob engloutit littéralement sa subsistance. Dans son milieu naturel, il s’alimente principalement de bactéries. En laboratoire, il s’est démontré comme étant un fervent adepte de l’avoine. Encore plus intrigant, il est doté de la capacité de se mouvoir à une vitesse remarquable de 4 cm/h en pointe.

Si ces comportements sont plutôt associés aux animaux qu’aux végétaux, Physarum polycephalum perturbe délibérément cette distinction. Ses pigments cellulaires oscillant entre le jaune et le rose l’associent aux plantes, cependant son mécanisme de reproduction s’avère des plus fascinants : le blob se divise en d’innombrables microsphères renfermant des cellules reproductrices, nommées spores.

Ce qui rend ce spore encore plus singulier, c’est qu’il ne se limite pas à un genre spécifique. Au sein du blob coexistent pas moins de 720 sexes distincts, chacun en harmonie avec les 719 autres.

Même si le préfixe « Blob » est partagé avec le Blobfish, ces deux créatures sont totalement différentes. Le Blobfish réside dans les eaux océaniques voisines de l’Australie et de la Tasmanie.

Où se trouve le blob ?

Le blob se trouve sur chacun des continents, s’épanouissant au sein d’environnements doux, humides et ombragés, que ce soit au cœur des forêts, niché dans les replis des arbres, ou encore dans les strates en décomposition du sol. Il s’adapte également à des climats désertiques ou à l’inverse, enneigés.

Le blob n’a pas de cerveau mais se montre intelligent

Audrey Dussautour, éthologue au CNRS, étudie le Blob depuis plus de 10 ans et ne cesse de faire des découvertes incroyables à son sujet. Malgré l’absence de cerveau chez le Blob, Audrey Dussautour a observé qu’il manifestait une forme d’intelligence et de mémoire étonnantes : il démontre une aptitude à identifier et retenir le trajet le plus court dans un labyrinthe.

De plus, il présente une capacité d’assimilation, mise en évidence par sa réaction au sel. Initialement le blob le fuit, le considérant avec aversion. Toutefois, si le blob doit franchir une barrière de sel pour accéder à sa nourriture, il s’y résout progressivement, accélérant ce processus comme s’il avait saisi que le sel ne représentait pas une menace vitale.

Il démontre même la capacité de fusionner temporairement avec un autre congénère et de lui partager cette connaissance en l’espace de trois heures seulement.

Le blob est-il immortel ?

Le blob renferme peut-être en lui le secret de l’immortalité, puisqu’il réagit de manière remarquable aux blessures : il parvient à cicatriser en l’espace de deux minutes seulement, même après avoir été coupé en plusieurs parties. Lorsque les paramètres de son environnement ne lui sont pas favorables (il manifeste une aversion tant pour la sécheresse que pour la lumière), il adopte une stratégie de retrait et entre dans un état de dormance, se réveillant uniquement lorsque les conditions redeviennent favorables.

À l’heure actuelle, il suscite un intérêt captivant au sein de multiples équipes de chercheurs réparties à travers le monde. Il est fort probable que le blob nous réserve prochainement d’autres révélations étonnantes qui ne manqueront pas de nous surprendre…

Photo: Claudio/A.Stock