L’okapi, aussi connu sous le nom de Mondonga ou licorne africaine, est l’un des animaux les plus insaisissables au monde, est si rarement observé à l’état sauvage que l’on a longtemps cru qu’il s’agissait d’un mythe.

L’histoire de l’Okapi

Okapi dans la forêt

Observez le mystérieux okapi, car c’est peut-être la seule fois que vous pourrez le faire. Non seulement son postérieur unique lui assure un camouflage parfait, imitant la lumière qui perce à travers le feuillage de la jungle, mais il est aussi très rare. L’okapi ne se trouve en effet que dans la faune sauvage, dans la dense forêt tropicale d’une région de la République Démocratique du Congo et s’est approché de très près de l’extinction en raison des menaces qui pèsent sur son habitat, mais aussi de la chasse pour la viande de brousse, et les conséquences de la guerre.

Malgré de récents efforts menés pour protéger l’okapi, comme en faire un emblème de la RDC, sa population a diminué de plus de 40% entre 1995 et 2007. En raison de leur nature farouche il n’y a pour l’instant aucune estimation fiable de leur nombre.

Même avant qu’ils soient considérés comme étant en danger, les okapis ont toujours été très efficaces pour jouer à cache-cache, si bien que ces créatures saisissantes ont été considérées comme un mythe par le monde occident jusqu’en 1901. Pour les colons, la rumeur de leur existence n’était fondée que sur des histoires racontées par les habitants de la région. Avec leur pelage brun foncé, presque prune, leur visage pâle, leurs grands yeux et leur postérieur rayé, il y avait de quoi douter de leur existence !

Caractéristiques de l’Okapi

Tableau des caractéristiques de l’Okapi Johnstoni
Taille1,90m à 2,50m
PoidsEntre 200kg et 350kg
Longuer de sa langueEntre 30 et 50cm
Vitesse20km/h
ClasseMammifères
Sous-espècesAucune
HabitatAfrique Centrale : République Dominicaine du Congo
AlimentationFeuilles, fruits, pousses, fougères, bourgeons, champignons
BiotypeForêt tropicale humide, forêt tropicale sèche
Espérance de vieÀ l’état savauge : 20ans, en capitivité : 30ans
Statut de conservationEn anger

La discrétion de l’Okapi en fait un mythe et pique la curiosité d’intrépides explorateurs occidentaux

Okapi à Disneyland
Photo : Photo de l'Okapi prise à Disney's Animal Kingdom Theme Park, Bay Lake, United States par McGowan

Les okapis se trouvent dans les plus anciennes forêts tropicales à haute canopée, comme les forêts des bassins de l’Aruwimi, de la Nepoko et d’Ituri. La forêt d’Ituri a captivé l’imagination d’explorateurs tels que Henry Morton, Stanley, dont l’éreintant voyage à travers le feuillage dense et les arbres majestueux lui a inspiré le terme de « continent mystérieux ». Il est dit que Stanley serait le premier à avoir entrevu l’Okapi dans son habitat, mais c’est Sir Harry Hamilton Johnston qui s’est donné pour mission de prouver l’existence du zèbre de la jungle.

Johnston, qui s’était immergé dans la culture africaine et parlait plusieurs langues africaines, avait rencontré Stanley qui lui avait parlé de l’existence de cette créature insaisissable. Lorsqu’il aida un groupe de pygmées locaux ayant été kidnappés à rentrer chez eux dans la forêt d’Ituri, ils lui ont décrit l’animal. Il réussit à obtenir des bandes de peau d’okapi qu’il envoya au British Museum de Londres pour examen, mais toutes les expéditions pour trouver la créature vivante se révélèrent infructeuses.

Avec l’aide de soldats britanniques, Johnston reçu plus tard deux crânes et une peau complète d’Okapi et découvrit qu’il était doté de sabots fendus. Johnston réalisa son premier croquis de l’animal complet en 1901 et aida à prouver que l’animal le plus proche de l’okapi était la girafe. Le nom Johnstoni fut ajouté au nom latin de l’okapi en l’honneur de l’explorateur zoologue.

L’okapi utilise uniquement sa langue pour se nourrir

Langue de l'Okapi
La langue de l'Okapi peut s'enrouler autour des feuilles les plus délicates et il possède une force musculaire importante. Photo : V. Wrangel / Adobe.S

Comme son proche parent la girafe, l’okapi possède d’intéressantes façons de sustenter. Même s’il n’a pas le long cou de sa cousine, son goût pour les hauts feuillages sans oublier la façon dont il les attrape est le même. En outre, la langue de l’Okapi est la plus longue du règne animal, ce qui lui permet d’atteindre des feuilles situées en hauteur. La langue d’un okapi adulte mesure environ 40cm, ce qui signifie qu’elle est proportionnellement plus longue que celle de la girafe si l’on compare la taille et leur corps. Cette caractéristique fort pratique permet même à l’Okapi de se lécher les oreilles !

La flore de la jungle ne fait donc pas le poids face à l’okapi. La longueur de cette langue est un exemple de son excellente adaptation à son environnement. Dans les forêts denses et sombres dans lesquelles il vit, les arbres sont très vieux et leurs branches feuillues montent très haut. Cependant, sa langue lui sert aussi à faire sa toilette et à communiquer avec les autres.

L’alimentation de l’Okapi

Comme l »okapi apprécie plus de 100 types de plantes et de champignons différents et que son estomac tolère les aliments dures et toxiques, il peut se targuer d’avoir un régime alimentaire très varié. L’okapi mange de tout : des feuilles et des baies aux brindilles et aux champignons, il consomme entre 20 et 27kg de végétation par jour. Cependant, l’un des éléments les plus étranges de son alimentation est l’argile.

L’okapi mange de l’argile rouge pour les mêmes raisons qui font que les hommes prennent des comprimés de vitamines ou des boissons protéinées : elle offre des nutriments vitaux qu’il ne pourrait pas obtenir avec un régime constitué uniquement de plantes. L’argile contient notamment des sels importants difficiles à trouver dans les plantes. Il consomme cette argile, qu’il trouve dans le lit des rivières de couleur rouille comme l’Ituri. En plus de l’argile, l’Okapi complète aussi son alimentation avec du bois brûlé et des excréments de chauve-souris (guano).

Source : Le mag des Animaux