Le cheval est un herbivore dont l’appareil digestif est fait pour recevoir de petites quantités d’aliments toute la journée et de façon continue. L’idéal, pour un cheval, est de vivre au pré ou d’y aller chaque jour. Mais tous les clubs ne peuvent offrir cette possibilité. Le cheval vit alors au box. Ses repas sont fractionnés, entre 3 à 5 par jour (12 à 16 heures), et s’associent à la consommation de paille. La ration d’un cheval dans un club varie en fonction de son poids, de la nature et de l’intensité de son travail, et parfois de la saison. Elle diminue lorsque le cheval est malade et consigné dans son box.

Comment fonctionne le système digestif du cheval ?

L’alimentation occupe une place prépondérante dans la vie du cheval sauvage. La majeure partie de ses déplacements est motivée par la quête incessante d’herbe fraîche et d’eau.

Le système digestif du cheval se distingue par la petite taille de son estomac par rapport à sa taille, ce qui le différencie des carnivores qui se contentent aisément d’un repas copieux par jour. En plus de cet estomac réduit, les équidés possèdent un intestin particulièrement long, favorisant une digestion lente, tout comme le processus d’ingestion lui-même.

Ce mode d’alimentation du cheval lui permet de tirer le meilleur parti d’une nourriture peu nutritive. En effet, l’herbe se compose principalement d’eau et de cellulose, ce qui la rend peu riche sur le plan nutritionnel. De plus, les quantités ingérées à chaque fois sont minimes, et le « repas » s’étend sur toute la journée. Par conséquent, l’estomac n’est jamais plein. Il fonctionne d’ailleurs parfaitement lorsqu’il est rempli aux deux tiers.

Évaluer les besoins de son cheval

Le calcul de la ration alimentaire d’un cheval est une tâche complexe pour un débutant en équitation, nécessitant la prise en compte de nombreux facteurs. Les indications du tableau suivant ne sont données qu’à titre d’exemples.

TravailRationsIndications
Cheval au reposFourrage: 70 à 100%, Concentrés: 0 à 30%<On choisira de préférence un aliment peu énergétique adapté au repos ou au travail léger. Éviter l’avoine.
Chevaux d’élevage (jument pleine, étalon, jeunes..)Fourrage: 50 à 100%, Concentrés : 0 à 50%Aliment non chauffant. Le volume d’aliment concentré dépend de la qualité et de la quantité de fourrage disponible, ainsi que du métabolisme particulier de chaque animal. Il existe des aliments complets spécialement formulés pour les chevaux d’élevage.
Travail léger (une promenade quotidienne ou exercice à allure lente)Fourrage: 60 à 70%, Concentrés: 30 à 40%Éviter l’avoine et les autres excitants. Un aliment complet de type « club » convient à ce genre de cas.
Travail moyen (travail régulier aux trois allures une à deux heures par jour)Fourrage: 50 à 60%, Concentrés : 40 à 50%Opter pour un aliment complet « club » ou un mélange orge-avoine par exemple.
Travail soutenu (compétition : obstacle..)Fourrage: 40 à 50%, Concentrés: 50 à 60%L’aliment concentré représente un apport important. Choisir un mélange complet spécialement adapté à un travail soutenu.
Travail intense (compétition de haut niveau: endurance, courses, CCE…)Fourrage: 30 à 40%, Concentrés: 60 à 70%Pour un travail intense, on peut arriver à un volume d’aliment complet concentré ou de grain (avoine, orge, maïs) nettement supérieur au volume de fourrage. Choisir un aliment spécialement adapté à la compétition sportive.

Les granulés pour cheval

Les granulés pour chevaux sont des aliments complets industriels, couramment désignés sous le terme de granulés. Ils se distinguent par leur facilité d’utilisation et leur apport nutritionnel complet. Ils consistent en un mélange de céréales, de foin ou de pulpe de betterave, de vitamines, et d’un complément minéral.

Ces produits sont formulés pour constituer une alimentation autonome pour le cheval. Ils ne nécessitent ni foin, ni céréales, ni autres compléments, tout en répondant à ses besoins essentiels. Cependant, du fait de leur déshydratation, il est impératif que le cheval ait un accès illimité à l’eau.

La ration peut également être agrémentée d’aliments de substitution tels que la mélasse, les carottes, la betterave, ainsi que de friandises comme le pain, les fruits, etc. De plus, elle peut être complétée par des apports en sels minéraux et en vitamines.

La paille et le foin

Chevaux qui mangent du foin

La paille peut provenir du blé, de l’avoine, de l’orge ou du seigle, et elle est principalement destinée à être utilisée comme litière. La quantité de paille consommée par les chevaux peut varier, et ceux qui en consomment en excès sont souvent passés aux copeaux de bois. Son rôle principal est de fournir du volume et elle ne présente pas une grande valeur nutritive.

Le foin, quant à lui, est constitué d’herbes de prairie naturelle. Il est récolté lors de la période de floraison, puis séché avant d’être conditionné en bottes ou en ballots. Il existe également des foins issus de prairies artificielles, généralement désignés par le nom de la plante qui les compose, comme la luzerne, le trèfle ou le sainfoin.

Le foin se conserve environ un an. Un bon foin se caractérise par sa sécheresse, son aspect croustillant, son agréable parfum, et il ne doit ni contenir de poussière ni être altéré par l’humidité.

Il peut être administré après avoir été préalablement trempé dans un seau ou une bassine d’eau, et cela se fait avant de distribuer les granulés. Il est préférable de le manipuler avec précaution lors de sa distribution pour éviter la chute des feuilles, qui représentent les parties les plus riches et les plus digestibles de la plante.

Les céréales (avoine, orge, maïs)

L’avoine demeure l’aliment énergétique traditionnel par excellence. Cette céréale se décline en différentes variétés, qu’elles soient blanches, grises ou noires, et doit arborer un aspect brillant, un parfum agréable, et rester exempte de poussière ou de salissures tout en s’écoulant aisément dans la main. On peut la donner au cheval lorsqu’elle est cuite, concassée, germée ou en grain entier.

L’orge, quant à elle, peut être une alternative à l’avoine, notamment pour les chevaux sensibles à la chaleur intestinale ou pour ceux qui présentent un tempérament nerveux et fougueux. Dans ce cas, elle doit être aplatie ou macérée.

Il est également possible de mélanger le maïs et l’orge, les grains se complétant mutuellement pour offrir un équilibre nutritionnel optimal.

L’eau et l’hydratation du cheval

L’eau demeure un élément vital pour le cheval. Il doit avoir accès à une quantité quotidienne d’eau claire, propre et à température modérée, variant entre 25 et 60 litres, soit l’équivalent de 2 à 6 seaux de 10 litres. L’accès à l’eau doit être en permanence garanti au cheval.

Les abreuvoirs automatiques répondent à ce besoin, à condition de vérifier quotidiennement leur propreté et leur bon fonctionnement. Si l’eau est fournie dans un seau, celui-ci doit être suffisamment grand et de préférence en plastique (l’usure du métal pouvant le rendre coupant). Comme pour les abreuvoirs, il est primordial de nettoyer le seau quotidiennement et, bien sûr, de le remplir régulièrement.

Il est essentiel que la température de l’eau soit maintenue au-dessus de 8 °C. Une eau trop froide peut favoriser l’apparition de coliques, tandis qu’une eau trop chaude n’hydrate pas efficacement.

Lorsqu’un cheval se trouve en pâturage, il peut boire dans une rivière, à condition d’éviter les eaux stagnantes telles que les mares et les étangs, qui peuvent être porteuses de graves maladies en raison de leur charge en matières organiques, végétaux et parasites.

Après un exercice physique, il est préférable de veiller à ce que le cheval ne boive pastrop rapidement d’une eau trop fraîche. On peut le prévenir en relevant légèrement sa tête ou en plaçant quelques brins de paille dans son abreuvoir ou son seau, l’incitant ainsi à boire par petites gorgées.

Vérifier l’état d’hydratation du cheval

Le test du pli cutané constitue un moyen de contrôler l’hydratation du cheval. Il consiste simplement à pincer la peau au niveau de l’encolure, juste devant l’épaule, puis à la relâcher rapidement. Chez un cheval correctement hydraté, la peau devrait retrouver sa position normale en moins de 2 secondes.

Aliments toxiques pour cheval

Un certain nombre de plantes sont toxiques ou déconseillées pour les chevaux, notamment l’if, le colchique, la prêle, la fougère aigle, le sorgho-herbe, l’oseille, la nielle, la gesse, la renoncule âcre, le séneçon, le gland de chêne, le faux persil, le laurier-cerise, le lierre, le cytise, la belladone, et bien d’autres encore. Il est impératif pour le cavalier de faire preuve d’une grande vigilance et de veiller à ce que son cheval n’ait pas accès à ces plantes dangereuses.

Faire une transition alimentaire cheval

Toute modification du régime alimentaire du cheval doit être entreprise de manière progressive. Lors de la transition de l’alimentation sèche en hiver à l’herbe de la pâture au printemps, il est recommandé de prévoir une période d’adaptation d’environ 2 semaines.

Durant la première semaine, autorisez les chevaux à pâturer seulement quelques heures l’après-midi. La semaine suivante, ils peuvent passer la journée entière au pâturage et rentrer la nuit. Ensuite, ils peuvent pâturer jour et nuit.

Pour la transition inverse à l’automne, le processus doit être appliqué de manière similaire, mais en sens inverse.

Friandises et récompenses pour cheval

Friandises et récompenses pour chevaux
Photo: helenedevun (A.Stock)

Bien que le cheval soit naturellement un herbivore, cela ne signifie pas qu’il ne puisse pas s’adapter à d’autres types d’aliments. En plus des céréales, le pain, le sucre, les friandises dites « succulentes » et d’autres biscuits pour chevaux sont couramment utilisés en tant que récompenses ou compléments.

Le cheval, devenu gourmand, réagit très favorablement à l’entraînement alimentaire. Par exemple, il sera beaucoup plus facile à attraper au pré s’il est habitué à recevoir une friandise lorsqu’on vient le chercher. Cependant, il convient de rester vigilant, car si les friandises sont utilisées de manière excessive ou inappropriée, elles peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé du cheval et favoriser de mauvaises habitudes.

Un cheval traité comme un véritable « enfant gâté » risque de commencer à réclamer ce qu’il considère comme un « dû » plutôt que d’agir comme un cheval. Cela peut entraîner des problèmes de comportement. Pour les chevaux logés en box avec une litière non comestible, il est impératif qu’ils consomment une quantité significative de foin ou un substitut de fibres industrielles, comme du foin haché ou de l’ensilage.

Le foin haché, qu’il soit mélangé avec de la mélasse ou non, représente également un complément appréciable pour les chevaux gloutons. Lorsqu’il est intégré à la ration, il oblige le cheval gourmand à mastiquer davantage, ce qui réduit les risques de coliques et d’occlusions intestinales.

Les pierres à sel

Pierre à sel pour chevaux

La transpiration provoque une perte de sel, ce qui nécessite de toujours mettre à la disposition du cheval une pierre à sel. Il existe différents types de blocs à lécher disponibles. Pour garantir un accès facile, il est recommandé de suspendre le bloc à une hauteur adéquate, évitant ainsi toute gymnastique inutile pour le cheval. En pâturage, veillez à le protéger de la pluie afin d’éviter sa dissolution.

Il est possible que le cheval, en raison d’une irritation de la langue, refuse de lécher le bloc. Dans ce cas, il est conseillé d’incorporer le sel dans son alimentation ou dans son eau de manière alternée pour éviter un rejet. Une cuillerée à soupe est généralement suffisante pour des conditions de travail normales.

Certains aliments préparés déjà salés peuvent égalementpermettre de limiter la nécessité de fournir en permanence des pierres à sel.

Mauvaises habitudes alimentaires du cheval

Une mauvaise alimentation peut causer des problèmes de santé sérieux ainsi que des comportements indésirables chez les chevaux. Il est courant pour les chevaux de grignoter occasionnellement du bois, mais un cheval qui persiste à ronger continuellement les parois de son box doit faire l’objet d’une surveillance attentive.

En plus des dommages matériels évidents, ce comportement peut endommager les dents du cheval, voire entraîner des blessures dues à des échardes. Les causes de cette habitude sont variées, mais il est possible qu’un complément alimentaire puisse contribuer à résoudre ce problème. Cependant, dans la plupart des cas, il s’agit d’un trouble causé par l’ennui, qui peut être éliminé en offrant au cheval d’autres distractions à « grignoter ».

De même, la coprophagie (l’ingestion des excréments) chez les chevaux ne résulte probablement pas uniquement d’une carence en minéraux et en nutriments, bien que des observations aient montré que cette « mauvaise habitude » existait chez les chevaux sauvages.

Enfin, il est essentiel de noter que, en raison de son mode d’alimentation naturel, le cheval a tendance à ingérer presque tout ce qui est à sa portée, quelle que soit la nature de la nourriture qui lui est offerte. Par conséquent, il est impératif de protéger les réserves alimentaires. Un cheval qui y a accès en cas d’évasion risque de développer des coliques graves ou une fourbure.