Le dhole, ou chien sauvage d’Asie, peut paraître familier, mais quand on entend son sifflement caractéristique dans la faune sauvage, il est clair qu’il est différent des autres canidés. Découvrez le dhole, son mode de vie, son alimentation, ses origines et où il vit.

Où peut-on voir le dhole ?

Le dhole est un chien sauvage qui s’étend sur une grande partie de l’Asie centrale et du Sud. Ces chiens sont souvent observés en paires ou en petites meutes, et ils chassent généralement en coopération pour tuer leurs proies. Si les dholes étaient autrefois très répandus en Asie, ils sont aujourd’hui classés parmi les espèces menacées en raison de la perte d’habitat et de la persécution par l’homme.

Par conséquent, voir un dhole à l’état sauvage peut être un plaisir rare. L’un des meilleurs endroits pour voir des dholes est le parc national de Bandhavgarh en Inde. Ce parc abrite une grande population de ces chiens, et les visiteurs rapportent souvent les avoir vus lors d’un safari. Un autre bon endroit pour voir des dholes est le parc national de Kanha, dans le Madhya Pradesh, en Inde. Ce parc abrite également une population de dholes et offre aux visiteurs la possibilité de voir ces chiens dans leur habitat naturel.

Caractéristiques du dhole

Le dhole (Cuon alpinus) est de la classe des Mammifères. Il vit principalement en Asie centrale et de l’Est. Il se nourrit principalement de rongeurs, lièvres et ongulés. Sa durée de vie est entre 8 et 12 ans. Il peut peser jusqu’à 20kg à l’âge adulte. Le statut de conservation du dhole est classé en danger par l’UICN.

Alimentation du dhole

Les dholes vivent en meute et chassent ensemble pour se nourrir. Leur régime alimentaire se compose principalement de mammifères de taille moyenne et petite, comme les lapins, les écureuils et les rongeurs. Ils mangent également des oiseaux, des lézards et des serpents. Dans certains cas, les dholes sont connus pour tuer et manger des animaux plus gros, tels que des cerfs et des sangliers. Les dholes chassent généralement le jour, mais ils peuvent aussi chasser la nuit si nécessaire. Lorsqu’ils tuent un animal, ils se régalent de la carcasse jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

À la rencontre d’une meute de dholes

Groupe de dholes en train de boire dans la nature
Photo A.Stock

Le dhole est un animal social qui comprend d’instinct où est sa place dans une meute. La structure sociale complexe de ce groupe de canidés les rend efficaces à la chasse où ils font preuve d’esprit d’équipe pour tuer des proies qu’ils ne pourraient pas attraper seuls.

Chaque meute possède un mâle et une femelle dominants qui forment généralement le seul couple reproducteur. Le reste du groupe est composé principalement de mâles de statuts variés et d’un plus petit nombre de femelles. Les dholes sont toutefois moins hiérarchiques que les loups, se montrent peu agressifs entre eux et ont été aperçus en train de jouer avec enthousiasme et de nouer de solides relations et liens familiaux. L’expression la plus remarquable de leur empathie est peut-être la manière dont ils laissent les jeunes se nourrir les premiers sur la proie plutôt que de favoriser les besoins des membres dominants, comme c’est souvent le cas dans le règle animal.

Les dholes sont aussi moins territoriaux que les loups et on observe peu de frictions entre les meutes. Les jeunes membres peuvent se joindre à un autre groupe sans trop de problèmes. Cependant, les dholes s’approprient d’immenses territoires, de près de 90km2. Les aspects sociaux de la vie de groupe des dholes sont pacifiques mais c’est la manière dont ils utilisent leur nombre à la chasse qui leur a valu leur redoutable réputation.

Ces chasseurs en meute se séparent fréquemment en petits groupes. Ils savent comment épuiser, acculer et tuer leur proie et confient souvent à quelques membres la tâche de la distraire pendant que les autres la surprennent par-derrière. Pendant la poursuite, ces canidés rapides et agiles ralentissent la proie en la blessant à des endroits stratégiques.

Le dhole, chien oublié

Considéré comme nuisible à cause de son goût pour le bétail, le dhole a été chassé jusqu’au bord de l’extinction au XXème siècle.

Alors qu’on estime la population de tigres à l’état sauvage à 3000 individus, celles des dholes n’en comprendrait plus que 2200. Il est cependant difficile d’estimer leur population à cause de leur nature insaisissable et du manque de recherches menées sur leur comportement et leurs effectifs. Toutefois, les chercheurs s’accordent à dire que leur nombre diminue, notamment à cause de la perte de leur habitat, de leur abattage, de la réduction de leurs proies naturelles et des maladies transmises par le chien domestique.

Les efforts pour protéger le dhole sont limités, en partie à cause d’un manque de sensiblisation du public. Bien qu’il soit légalement protégé dans les pays où il vit, les lois sont mal appliquées. Le dhole n’est pas aussi emblématique que le tigre ou le panda, ce qui explique pourquoi on le nomme souvent « le prédateur oublié ». Le peu de programmes de sauvegarde mis en place se concentrent sur l’amélioration des relations avec les communautés locales à travers l’information, l’assurance et le remboursement des animaux d’élevage perdus.

Le dhole « chien siffleur »

Portrait d'un dhole

Le dhole ne peut pas aboyer mais cela ne l’empêche pas de faire du bruit.

L’aboiement du chien domestique serait un comportement appris. En effet, les loups et les autres canidés sauvages sont capables de produire des sons proches de l’aboiement mais on les a rarement entendus vocaliser de la sorte pour communiquer dans la nature. Toutefois, si vous vous promenez dans les bois, vous reconnaîtrez sans doute les vocalises d’un loup, assez similaires à celles d’un Husky domestique. En revanche, si vous entendez un dhole, vous penserez plutôt avoir affaire à une perruche !

En effet, aussi étrange que cela puisse paraître, le dhole pousse des cris aigus étranges qui ressemblent au sifflement des oiseaux. Il peut produire une grande variété de sons qui sont plus variés que ceux produits par les chiens ou les loups. Les dholes gémissent, crient, sifflent, hurlent, grognent, glapissent, chantent et fredonnent. Les sont émis par une meute de dholes peuvent ressembler à un orchestre !

Malheureusement, les dholes sont très rares et ont souvent peur des hommes. Ils comptent ainsi parmi les animaux les plus difficiles à suivre et capturer un individu pour l’équiper d’un collier-émetteur est presque impossible.

On ne sait pas comment le dhole a développé ces vocalises, mais les chercheurs pensent que le sifflement aigu sert à communiquer pendant la chasse. Dans la végétation dense, où la visibilité est limitée, les dhole ssifflent pour rester en contact les uns avec les autres quand ils mènent une attaque de groupe. Les chercheurs ont néanmoins suggéré qu’ils utilisaient aussi leurs talents vocaux lors d’interactions sociales. Les dholes sont très difficiles à identifier et passent beaucoup de temps en meute, il serait donc possible que leurs cris les différencient les uns des autres.

Les cousins du dhole

Le dhole a des animaux cousins comme le renard, le loup et la hyène.

Le renard

Le dhole est mince et agile. Il est bâti pour la vitesse et son anatomie est similaire à celle de nombreux renards. Le renard serait plus rapide au sprint, mais le dhole gagnerait une course d’endurance.

Le chien domestique

Bien que le dhole ait une mâchoire inférieure plus courte et moins de molaires que le chien, ils remuent tous les deux la queue d’excitation quand ils rejoignent le reste de la meute.

Le loup

Le loupe, plus trapu que le dhole, se montre plus agressif envers les autres meutes. Les meutes de dholes comptent plusieurs femelles reproductrices tandis que celles des loups n’en admettent souvent qu’une seule.

Le chien sauvage africain

Proche cousin du dhole, le lycaon a de nombreux comportements en commun avec lui, dont des stratégies de chasse en meute sophistiquées et un fort instinct de communauté.

La hyène

Malgré ses ressemblances physiques avec le dhole, la hyène n’est pas un canidé. Les hyénidés font partie du sous-ordre des féliformes, qui incluent les faubes, les mangoustes et les civettes.

Le dhole et ses rapports avec l’homme

portrait photo dhole

Le dhole peut se montrer perspicace et est capable d’apprentissage.

Les canidés montrent souvent une capacité remarquable à apprendre et à adapter leur comportement selon leur environnement. Ainsi, le chien domestique a développé la capacité à lire notre langage corporel et peut apprendre des tours et répondre aux ordres. Le dhole est aussi devenu familier avec les habitudes et les comportements humains, et a ainsi appris à rester à distance.

Le documentaire de « Wild Dog Diaries » a suivi pendant 12 ans une meute de dholes vivant près d’une tribu indigène et montre leur nature insaisissable. Quand le chercher, accompagné d’un guide de la tribu, a observé les dholes à la chasse, il a remarqué que les animaux abandonnaient leur proie juste avant de la tuer. Déconcerté par ce comportement, le chercheur a demandé à son guide s’il avait déjà assisté à une telle scène. Celui-ci a haussé les épaules et déclaré que les chasseurs de sa tribu suivaient souvent les dholes et volaient leurs proies.

Les dholes ont vite compris que les proies situées dans le voisinage des humains ne valaient pas la peine d’être chassées et abandonnaient quand ils sentaient la présence d’hommes à proximité.