La photographie des animaux sauvages de la forêt est une discipline qui requiert connaissances et technique et qui ne s’improvise pas du jour au lendemain. Avant de se lancer sur le terrain, il est essentiel de bien se préparer. Pour cela, vous devez connaître votre sujet, car chaque animal possède ses propres habitudes de vie, ses milieux de prédilection et ses mets favoris (par exemple, l’écureuil raffole des noisettes) ainsi que des horaires spécifiques, souvent tôt le matin ou en fin de journée. Comme vous pouvez le comprendre, pour réussir ne serait-ce qu’à observer une espèce dans son habitat naturel, il est crucial de bien la connaître.

Quel matériel pour photographier les animaux de la forêt ?

La préparation joue un rôle primordial en photographie animalière, car elle vous permettra d’espérer apercevoir les animaux, notamment en ce qui concerne l’équipement de prise de vue. Une pratique fréquente dans ce domaine consiste à utiliser un téléobjectif, ce qui permet au photographe de capturer des images d’animaux à distance, favorisant ainsi la conservation de leur habitat naturel et la spontanéité de leurs comportements.

Il vous est certainement déjà arrivé, au cours de vos promenades en forêt, de voir un animal s’enfuir au détour d’un chemin. Les objectifs à focale fixe, tels qu’un 500 mm f/4, peuvent être assez coûteux, mais il est possible de se tourner vers des objectifs zoom (comme un 70-300 mm) avec des ouvertures plus petites (par exemple, f/5.6 à 70 mm).

En jouant astucieusement avec le décor environnant, on peut améliorer le rendu des images en créant de magnifiques flous, mettant ainsi en valeur les animaux et permettant de se faire plaisir à moindre coût.

Voici le nécessaire idéal pour avoir une bonne base en photo animalière:

  • Les jumelles: avoir une paire de jumelles est un incontournable elle vous permettra d’observer de loin les mouvements et de déceler la présence des animaux sans les effrayer.
  • Le téléobjectif: indispensable en photo animalière pour la qualité du rendu, du piqué et du confort de travail, le téléobjectif est un allié idéal. On peut également utiliser un zoom moins puissant.
  • Le trépied: pour stabiliser correctement le couple boîtier/ objectif, il est nécessaire d’avoir un trépied de bonne qualité, il vous aidera à optimiser la netteté de vos images (À lire: Quel trépied choisir pour la photographie animalière ?).
  • L’appareil photo: que vous soyez plutôt reflex numérique ou hybride, il faut un appareil photo qui vous donne la capacité de tout faire en mode manuel, avec une bonne résolution si possible.
  • La tenue de camouflage: la tenue ghillie est idéale pour se fondre dans le décor de manière efficace, elle casse les formes et les couleurs du photographe. À utiliser pour toutes les espèces, c’est la plus polyvalente, notamment en forêt.
  • La tente d’affût: c’est le moyen le plus simple à mettre en place. Vous pourrez observer la faune à travers de légères ouvertures, vous pouvez bouger à l’intérieur sans attirer l’attention. Certaines espèces nécessitent cependant la pose préalable (quelques jours avant) de cet équipement pour être en pleine confiance (les espèces d’oiseaux rapaces par exemple).
  • La caméra de chasse: elle peut être utile pour vous aider à connaître les espèces d’animaux qui fréquentent les lieux. La caméra de chasse fonctionne souvent de jour comme de nuit et déclenche une photo au moindre passage d’un animal.

Conseils et astuces pour réussir vos photos d’animaux en forêt

photo d'un cerf à le houga

La forêt représente un environnement exigeant pour la photographie, car la végétation y est généralement dense et peut rapidement compromettre une image si l’on ne prête pas attention au décor qui nous entoure.

Savoir quand déclencher sa photo

Imaginez un cerf se faufilant tranquillement entre les troncs d’arbres, une scène pas facile à capturer, car vous devrez composer avec votre environnement. Parfois, si le rendu à travers le viseur n’est pas satisfaisant, il vaut mieux ne pas déclencher. C’est là tout l’art de la photographie animalière : savoir profiter d’un instant de vie sauvage sans risquer de déranger pour obtenir une photo sans potentiel. Cela s’apprend avec le temps et la pratique.

Bien choisir son « éclairage naturel »

Le choix des lumières est aussi essentiel pour donner à vos images des couleurs et des ambiances chaleureuses ou oniriques. Les lumières du matin offrent souvent des teintes bleutées, et si la brume s’invite, les photos auront l’air tout droit sorties d’un rêve, enveloppées d’un léger voile. Les couchers de soleil, quant à eux, offrent des lumières très chaudes et des ambiances de feu. Pensez à ajuster votre balance des blancs en fonction du moment de la journée où vous observez la faune.

Chaque espèce vit selon ses propres règles. Le blaireau, par exemple, met du temps à sortir de son terrier aux dernières lueurs du jour et les créneaux d’observation et de prise de vue sont courts, le repérage des terriers au préalable est essentiel. Le sanglier quant à lui laisse des traces bien distinctes, par exemple, sur les troncs d’arbres souvent noircis par la boue, souvent près d’une souille (petite flaque de boue) où ils aiment se frotter. Traces indéniables de leur présence dans le secteur.

Se montrer patient

Comme vous le comprenez, la chance n’est pas un élément auquel il faut se fier en photographie d’animaux. Au contraire, les opportunités de rencontres se créent lorsque vous préparez soigneusement votre séance d’affût ou d’observation, en connaissant parfaitement l’espèce que vous visez.

La frustration accompagne souvent cette pratique photographique, car il arrive que rien ne se produise pendant votre affût, parfois même pendant des jours. Ne vous découragez pas, car la persévérance finit toujours par porter ses fruits, et une belle rencontre fait oublier tous les moments d’attente. Soyez patients et déterminés, les moments magiques se présentent lorsque l’on s’y attend le moins.

Maîtriser les techniques d’approche

Savoir se camoufler habilement pour s’approcher au plus près des animaux est une compétence essentielle en photographie animalière. Il existe plusieurs méthodes d’approche, telles que l’affût fixe ou l’approche discrète et lente. Chacune a ses avantages et ses inconvénients.

Si vous préférez traquer les animaux en suivant leurs traces, la technique de la billebaude est faite pour vous. Cependant, en forêt, il est essentiel de ne pas se faire remarquer par le bruit, car le sol est souvent recouvert de feuilles sèches et de branches qui peuvent craquer sous vos pas, alertant ainsi les animaux à proximité. Dans de telles situations, un animal en état d’alerte maximale observera attentivement la direction du bruit et attendra avant de reprendre ses activités. Il est donc primordial d’être prudent et d’anticiper chacun de vos pas.

Un autre aspect crucial de cette approche est la prise en compte de la direction du vent. Les animaux possèdent des sens plus développés que nous, notamment l’odorat et l’ouïe. Il faut donc toujours se positionner face au vent pour éviter que votre odeur ne se propage jusqu’aux narines des animaux. Si les animaux détectent une odeur étrangère, ils fuiront presque instantanément sans chercher à identifier la source. Soyez donc particulièrement vigilant à ce détail.

En revanche, si vous préférez utiliser l’affût fixe, il vous suffira de choisir un endroit discret pour y installer votre tente d’affût. Dans les deux cas, il est impératif de ne pas trahir votre présence avec des odeurs telles que l’eau de toilette ou le déodorant. Si possible, il est préférable de laver soigneusement vos vêtements et de les laisser sécher en plein air, loin de toute source d’odeur, voire cachée dans la forêt elle-même.

En maîtrisant ces techniques d’approche discrète, vous augmenterez considérablement vos chances de capturer des clichés uniques et saisissants d’animaux dans leur habitat naturel. Bonne chance dans vos explorations photographiques !

Réussir ses prises de vues sur le terrain

  • S’allonger au sol: se mettre à la hauteur de l’animal permet d’avoir la meilleure perspective et de réaliser de beaux portraits d’animaux, vous pouvez ainsi jouer avec le sol pour créer un beau flou d’avant-plan.
  • La saison: chaque saison a ses avantages dont il faut savoir tirer le meilleur parti, l’hiver vous offrira des ambiances magiques avec les manteaux neigeux, idéals pour magnifier les oiseaux au sol ou dans les arbres.
  • L’environnement: une photo naturaliste est une image qui donne des renseignements sur l’environnement dans lequel l’animal évolue, son biotope, les plans larges permettent cela.

Quels animaux photographier dans la forêt ?

Renard roux
Renard Roux

Si vous vous promenez dans une forêt, vous avez de grandes chances d’observer une diversité fascinante d’animaux sauvages. Les forêts abritent une multitude d’espèces qui jouent des rôles essentiels dans l’écosystème.

  • Le blaireau européen: cette espèce, une fois en confiance, s’habitue au bruit du claquement de votre appareil photo assez facilement. Il fréquente volontiers les prairies, tard le soir. Décelez les traces pour anticiper son passage!
  • Le sanglier: on le rencontre souvent de passage aux abords lors d’affût fixe, l’approche est assez difficile, car son ouïe et son odorat son très développés. Fréquentez leurs lieux favoris, comme des petits points d’eau ressemblant à des souilles.
  • Le renard roux: le renard est un animal très farouche qui fuit au moindre doute, les traces aux abords de terriers trahissent sa présence, les coulées aux entrées, des marquages aux abords.
  • Les oiseaux sont parmi les animaux les plus faciles à repérer grâce à leurs chants mélodieux et leurs couleurs vives. Le chant du rossignol philomèle peut être entendu au printemps, tandis que le pic épeiche tambourine sur les troncs d’arbres pour marquer son territoire. Nous avons rédigé un guide spécial pour apprendre à photographier les oiseaux rapaces.

Les forêts sont également le territoire des rongeurs tels que les écureuils, gracieux dans leur agilité, et des lapins, se déplaçant discrètement à travers les sous-bois. Ne soyez pas surpris si vous apercevez un hérisson ou une belette furtive.

Les forêts sont aussi le domicile de plusieurs espèces de reptiles et d’amphibiens. Gardez l’œil ouvert pour des lézards en train de se dorer au soleil ou des grenouilles bondissant près des ruisseaux. Enfin, les insectes ne sont pas en reste et jouent un rôle crucial dans la pollinisation des plantes et le cycle de la vie.