Le monde magique des crevettes offre de nombreuses espèces aux aquariophiles. Découvrez un classement des crevettes d’aquarium les plus courantes, de la plus facile à la plus difficile. Parmi les nombreuses espèces de crevettes disponibles dans le commerce, il peut être difficile de s’y retrouver. Certaines sont plus faciles à maintenir que d’autres, et quelques éclaircissements s’imposent.

Crevette Red Cherry et ses soeurs

crevette red cherry

La Red Cherry et ses soeurs, la Yellow Fire ou encore la Rili, sont bien connues des crevettophiles. Neocaridina davidi est très facile à maintenir, et aussi très prolifique. Son grand choix de couleurs est une autre raison de son succès depuis toujours : rouge, jaune, orange, bleu, noir, brun, vert et même à moitié coloré.

Elle est parfaitement recommandée aux néophytes, qui réussiront du premier coup à les élever, pour peu qu’elles vivent dans des conditions adéquates. Et c’est toujours une surprise de voir de temps en temps quelques crevettes d’une autre couleur apparaître au sein d’une lignée ! On peut se familiariser à ce moment avec le travail de sélection.

Crevettes Blue et White Pearls

crevette blue - white pearl

Neocaridina palmata, autrefois connue sous le nom de Caridina zhangjiajiensis, est une petite perle de Chine offrant deux belles variations de teintes translucides : bleu (Blue Pearl) et blanc (White Pearl). Spectaculaire, la femelle White Pearl porte ses œufs blancs comme neige, d’où aussi son nom de Snow Ball.

On élève Caridina palmata de la même façon que Caridina davidi, au milieu des poissons dans un petit aquarium bien planté. Elle se reproduit également très bien. Cependant, en cohabitation avec d’autres espèces de crevettes naines, elle a tendance à disparaître au fil du temps, victime de la concurrence alimentaire.

À ne maintenir qu’en bac spécifique, pour des centaines de générations garanties sans aucun problème !

Crevette d’Amano

crevette amano

Egalement extrêmement facile à maintenir, la crevette d’Amano, ou Caridina multidentata, ne peut toutefois pas gagner la première place, en raison de son mode de reproduction indirect : peu d’aquariophiles ont réussi à la reproduire en captivité, ses larves nécessitant un passage en eau saumâtre, une étape difficile à mettre en place.

Elle se rattrape avec une grande longévité qui selon certains éleveurs, dépasse la quinzaine d’années ! Elle s’adapte aussi à toutes les conditions, pouvant même vivre dans des eaux à 10°C, comme à l’état sauvage.

Crevettes à longues pinces

crevette à pince

Certaines Macrobrachium, les crevettes à longues pinces, disponibles pour l’aquariophilie sont faciles à maintenir et à élever, avec un mode de reproduction direct. Les plus connues sont Macrobrachium assamense et M. dayanum, M. tenellum mais on peut également citer les cousines M. kempi ou encore M. agwi.

On ne trouve ces espèces qu’occasionnellement. Elles sont toujours spectaculaires avec leurs grandes pinces, et leur comportement territorial. Elles sont aussi très « familières » et viennent vous voir quand vous vous approchez de l’aquarium ! Mais il ne faut pas les maintenir avec d’autres espèces, sous peine de mises à mort, ni avec vos poissons tropicaux.

Crevette indienne

crevette indienne cardina babaulti

On voit souvent Caridina babaulti &laquo, Green » et ses cousines, les Stripes et Malaya, dans la liste des crevettes pour débutants. Cependant, elles peuvent s’avérer assez difficiles à maintenir sur le long terme. Les avis divergent sur les conditions d’élevage. Certains recommandent une eau très chaude, 28 °C, alors que d’autres préconisent une eau plus fraîche, jamais moins de 22 °C, qui les rendrait par ailleurs bien plus colorées.

Les juvéniles sont aussi bien plus fragiles que ceux de Neocaridina davidi ou N. palmata. Ils sont sensibles à la qualité de l’eau et leur croissance est très lente : on peut perdre de nombreux juvéniles de tout âge, lors d’un changement d’eau trop important ou d’une panne de filtre, par exemple, et l’apparition d’une nouvelle génération d’adultes prendra alors beaucoup de temps.

Crevettes filtreuses

crevette filtreuse atya gabonensis

Les crevettes filtreuses telles que Atya gabonensis (crevette bleue du Gabon) et Atyopsis molucensis sont faciles à maintenir, en respectant certaines conditions : une filtration puissante, et un aquarium équilibré depuis longtemps, très riche en micro-organismes dont se nourrissent ces crevettes fascinantes, en les attrapant à l’aide de leurs pattes transformées en éventails. Elles se reproduisent, elles aussi, en eau saumâtre.

Crevettes Crystals (ou Bee)

crevette crystal

On ne présente plus la crevette Crystal, Caridina logemanni. Ce joli crustacé rayé blanc et rouge ou noir fait partie des espèces préférées des crevettophiles depuis toujours. Le patron de sa robe faisant penser à la livrée d’une abeille, on l’appelle aussi la crevette Bee.

La largeur et le nombre des rayures déterminent l’appellation qui va de la Super Red, presque entièrement rouge, avec quelques fines lignes blanches ou transparentes, à la White Bee, entièrement blanche. On trouve même des Bees presque transparentes.

Crevettes à long nez

crevette pinocchio gracilirostris

La crevette Pinocchio (C. gracilirostris) et la crevette rhinocéros (C. hodgarti) sont plus un petit peu plus sensibles que les crevettes naines, plus communes, et sont surtout difficiles à reproduire. En effet, leurs larves nécessitent un passage en eau saumâtre pour se développer.

C’est d’ailleurs en eau saumâtre que les éleveurs conseillent de les maintenir, afin qu’elles vivent plus longtemps et soient plus épanouies. L’idéal est un grand aquarium, car elles aiment la nage libre.

Crevettes Tigers

crevette tigre

Des rayures recouvrant parfois le corps et des yeux souvent oranges : les Tigers, Caridina mariae, sont adulées des amateurs de crevettes.

Alors que la coloration à l’état sauvage de cette espèce chinoise est assez discrète, les éleveurs allemands sont parvenus à obtenir de vraies reines de beauté : Black Tiger, Black Tiger, Super Tiger… et même des Tigers avec des rayures rouges.

Caridina mariae n’est pas recommandée aux débutants, car elle est plus fragile que sa cousine C. logemanni.

Il est préférable de la maintenir dans une eau osmosée reminéralisée avec les paramètres adéquats (pH de 7 à 7,5, conductivité de 40 μS), et de la faire vivre dans un aquarium installé plusieurs mois à l’avance, avec un pH neutre.

Crevettes Taiwan Bees

Certaines variétés et croisements de Caridina logemanni sont magnifiques, mais ont été fragilisés par la sélection intensive. Les King Kong, Red Wine, Panda, Ruby Red, Blue Bolt ou encore Green Hulk sont à réserver aux experts. On les maintient de la même façon que les Crystals, mais la mortalité est parfois importante au début.

Crevettes sulawésiennes

L’île indonésienne de Sulawesi offre de véritables joyaux aux couleurs vives, et de plus endémiques. Caridina dennerli, la crevette cardinale, est la plus connue des aquariophiles.

Le réseau Malili comporte bien d’autres espèces captivantes comme C. spongicola, C. spinata, C. woltereckae, C. holthuisi, C. loehae, ainsi que C. cae- rulea et C. ensifera du lac Poso. Toutes ces minuscules crevettes requièrent un bac équilibré depuis longtemps, riche en algues et micro-organismes, et avec un pH élevé.

La température de l’eau est capitale : 28 à 32 °C. Si l’on commence enfin à voir des souches de Caridina dennerli de plus en plus « faciles » à maintenir, grâce à 15 ans d’élevage en aquarium, les autres espèces sont un peu moins aisées à reproduire. D’autant plus qu’une femelle sulawésienne porte un nombre limité d’œufs, de 6 à 12 selon les espèces.

Photos: Ricardo Kobe, b_mcht, michael_hamann2004, Rubén Maquieira, Joachim S. Müller, practicalfishkeeping, Patrik Åkervinda – Textes: Marie-Sophie Germain