Cet impressionnant lézard redoutable demeurait inconnu en dehors du petit archipel indonésien où il résidait jusqu’en 1910. Il se distingue comme le plus imposant varan et le plus grand lézard de notre planète. Le dragon de Komodo s’appuie sur sa longue langue pour détecter les odeurs, en la projetant habilement à l’extérieur et à l’intérieur de sa gueule.

Classification de l’espèce

Nom scientifiqueVaranus komodoensis
ClasseReptile
OrdreSquamate
FamilleVaranidé
GenreVaranus
DescripteurOuwens, 1912

Caractéristiques du dragon de Komodo

En tant que prédateur, le dragon de Komodo jouit d’une excellente acuité visuelle, ce qui lui permet d’observer à distance et de repérer les mouvements pouvant indiquer la présence de proies. Cependant, sa rétine est entièrement composée de cellules coniques, lui offrant une vision en couleurs durant la journée, mais sans cellules en bâtonnets, leur vision nocturne est limitée.

  • Taille: il peut mesurer plus de 2 mètres de longueur, mais il se tient tout juste à 20 cm du sol, ce qui lui permet de se faufiler dans les herbes sans être vus.
  • Poids: 70 kg à 10kg.
  • Espérance de vie: la durée de vie du varan géant d’Indonésie est de 25 à 50 ans à l’état sauvage.
  • Forme et aspect du corps: massif, sa peau est épaisse et composée de plaques osseuses.
  • Tête: allongée avec une mâchoire large et puissante. Sa langue est fourchue.
  • Pattes: puissantes, ses pattes sont longues avec des griffes recourbées.
  • Queue: elle fait la même taille que son corps. Elle est constituée de muscles épais. Lorsqu’il balaie ses proies de sa queue, il peut sans peine renverser un cerf et briserait sans problème des os humains.
  • Vitesse de course: 20 km/h.
  • Couleurs de la peau: corps vert foncé à gris-noir, langue jaune.
  • Sa peau: épaisse et rugueuse, allant du gris au marron. Elle est recouverte d’une armure constituée de plaques osseuses appelées ostéodermes. Au repos, la peau du dragon de Komodo est pleine de plis. Lorsqu’il mange, elle s’étire, lui permettant de consommer près de 80 % de son poids en un seul repas.
  • Cri et bruit: grondement, sifflement.

Alimentation du dragon de Komodo

Le dragon de Komodo se nourrit principalement de charognes, qu’il est capable de repérer grâce à son odorat sur une distance impressionnante de plus de 9 km. Cependant, c’est aussi un chasseur actif, souvent en embuscade pour capturer des cerfs et des sangliers, et il est même réputé pour ses attaques contre les humains. Capable de courts sprints pouvant atteindre les 20 km/h, il excelle également dans l’eau et est fréquemment observé fouillant les déchets près du rivage.

Comportement du dragon de Komodo

Dragon de komodo

Le dragon de Komodo se montre généralement solitaire, il peut parfois croiser d’autres individus sur son territoire, établissant ainsi une hiérarchie où le mâle dominant est souvent le plus âgé.

Son mode de vie est principalement diurne. Il commence sa journée par se mettre au soleil pour se réchauffer et emmagasiner de l’énergie, puis part à la recherche de nourriture. La nuit venue, il regagne son terrier creusé dans le sol pour préserver la chaleur accumulée au cours de la journée.

C’est un reptile très territorial, restant fidèle au territoire de sa naissance. Il est nerveux et agressif, n’hésitant pas à attaquer tout intrus osant pénétrer dans son domaine.

Doté d’une grande agilité, ce lézard géant peut se tenir debout sur ses pattes arrière en utilisant sa queue comme support. Cette posture lui permet de se montrer plus agressif et de chasser des proies plus imposantes que lui.

Pendant la saison des amours, les combats entre mâles sont fréquents et extrêmement violents. Les dragons de komodo utilisent leur puissante queue pour infliger des coups à leurs adversaires jusqu’à ce que le plus faible se rende.

Les habitudes de prédation du Komodo

Ce lézard possède une formidable série de dents qui vont lacérer la peau, tandis que des sécrétions glandulaires libérées en même temps dans les plaies bloquent l’efficacité des anticoagulants.

Dans de nombreux cas, après avoir tué ou rencontré une charogne, un dragon de Komodo pourra avaler son repas en entier, grâce à sa structure crânienne flexible et à ses mâchoires reliées par un ligament très élastique, ainsi qu’à sa salive rouge qui sert de lubrifiant et qu’il produit alors en quantité.

L’estomac de ce gigantesque reptile peut également se dilater considérablement, lui permettant de manger l’équivalent de 80% de son poids en un seul repas. Les dragons de Komodo peuvent ne manger qu’une fois par mois, régurgitant les parties non comestibles, telles que les cornes ou les dents, dans un mucus malodorant.

Habitat du dragon de Komodo

L’habitat naturel du dragon de Komodo s’étend sur l’île de Komodo ainsi que quelques petites îles avoisinantes. Ce fascinant reptile évolue au cœur de divers milieux, notamment les forêts tropicales, les savanes et les prairies sèches.

En tant qu’animal fouisseur, il creuse habilement des terriers et des galeries souterraines pour s’assurer d’une température ambiante optimale pour la nuit.

Reproduction du dragon de Komodo

Une caractéristique très inhabituelle du cycle de reproduction du dragon de Komodo est que si les femelles sont gardées seules en captivité, elles peuvent toujours pondre des œufs fertiles sans s’accoupler. Ce processus, connu sous le nom de parthénogenèse facultative, aboutit à des jeunes qui sont des clones de leur mère, et il a peut-être initialement aidé ce varan à s’établir sur d’autres iles.

  • Maturité sexuelle: 5ans.
  • Période de reproduction: mai à août. Le komodo est monogame.
  • Lieu de ponte / nid: terrier, nid d’oiseau abandonné.
  • Nombre d’oeufs par ponte: 20 oeufs.
  • Incubation: 7 à 8 mois (210 à 240 jours). La température de l’incubation déterminera le sexe des futurs lézards.
  • Sevrage: durant ses premiers instants de vie, le jeune varan demeure vulnérable. Il préfère souvent se réfugier dans les arbres pour échapper aux adultes, ces derniers étant trop massifs pour grimper.

Conservation et menaces

Le dragon de Komodo est une espèce vulnérable, classé en danger (EN) par l’UICN. La taille de sa population à l’état sauvage est estimée entre 3000 et 5000 varans.

Les principales menaces qui pèsent sur cette espèce incluent la destruction de son habitat, le tourisme de masse, les éruptions volcaniques et les feux de forêt.

Pour protéger ces reptiles, plusieurs mesures ont été prises ces dernières années, notamment la création d’un parc national dédié et de plusieurs réserves pour animaux en Asie. L’État indonésien envisage même d’interdire le tourisme sur l’île de Komodo pour réduire le stress subi par les varans.