Avez-vous déjà été émerveillé par le courage et la force des chiens de traîneau ? Des huskies aux malamutes, ces chiens étonnants sont utilisés pour une grande variété d’activités dans le monde entier, dans des conditions incroyablement difficiles. Travaillant dans certains des climats les plus froids que l’on puisse imaginer, les chiens de traîneau font partie de la culture humaine depuis des milliers d’années, utilisés par nos ancêtres pour traverser des terrains impitoyables avec de lourdes charges ou simplement comme compagnons pendant les nuits froides passées sur les postes de garde. Découvrez les races de chiens de traîneau et l’histoire de cette pratique.

Quels chiens pour le traineau ?

Chiens husky de sibérie idéal pour le traineau

Les chiens de traineau de référence sont les chiens nordiques, dont on compte quatre races : le husky sibérien, le malamute d’Alaska, le samoyède et le groenlandais.

Ces chiens-loups possèdent d’indispensables qualités pour faire de bons chiens d’attelage : robustesse, force, rapidité et endurance. Véritables marathoniens des neiges, ils peuvent tirer un traîneau sur plusieurs dizaines de kilomètres chaque jour, à près de 25 km/h en moyenne, le tout sous des températures descendant parfois jusqu’à -45°C ! Leur secret : un manteau épais constitué de trois couches de fourrure (un duvet, une couche de sous-poils laineux servant d’isolant thermique, et des jards lisses et soyeux).

Les chiens d’attelage sont soumis à des contrôles vétérinaires avant et pendant chaque course, car ils sont sujets aux mêmes blessures que les sportifs de haut niveau, comme les entorses et les tendinites, mais aussi à des coupures sous les coussinets (ce qui oblige certains chiens à porter des « bottines » pour protéger leurs pieds du sol gelé). Le musher est très souvent attentif à son équipage : il passe souvent de longues heures à veiller sur chacun de ses chiens… pendant que ces derniers se reposent !

Chiens de traîneaux : l’équipe

L'équipe des chiens de traîneaux

En plus du musher et de son traîneau, l’équipe se compose plusieurs chiens qui ont tous un rôle bien particulier au sein du groupe. La configuration peut varier d’un équipage à l’autre, mais en général on retrouve :

  • Le musher : Le musher pilote son attelage à la voix uniquement, à l’aide d’une dizaine de commandes, il peut freiner le traîneau ou au contraire aider son attelage dans les pentes raides en le poussant.
  • Le traîneau : Originellement en bois, les traîneaux modernes sont faits aujourd’hui dans des matériaux beaucoup plus légers, tels que le titanium. Il peut servir à transporter un chien fatigué ou blessé sur un parcours.
  • 2 wheel dogs : Ce sont les « costauds » de l’attelage : placés juste devant le traîneau, ce sont eux qui encaissent le plus de chocs et qui doivent veiller à ce que le traîneau passe partout.
  • La ligne de trail : Les chiens sont attelés en tandem de part et d’autre de cette ligne, qui doit être toujours tendue. Chaque chien possède un harnais adapté à son anatomie.
  • 4 ou 6 team dogs : Ici se trouve le « moteur » du traîneau. On y trouve souvent les jeunes chiens moins expérimentés.
  • 2 Swing dogs : Soutenant les chiens de tête, ils donnent le rythme à l’attelage et assurent les virages.
  • 2 lead dogs : C’est aux chiens de tête que le musher donne ses consignes : ils doivent être extrêmement obéissants, capables de suivre la piste et de mener le reste de l’attelage derrière eux.
  • Pourquoi les chiens de traîneau sont encore utilisés ?

    Les chiens de traîneau sont un atout inestimable pour de nombreuses communautés arctiques dans le monde, car ils jouent un rôle essentiel dans le transport quotidien et d’urgence des biens et des personnes. Ils continuent de faire partie intégrante de la vie de nombreuses régions reculées, offrant un moyen efficace de traverser de vastes étendues de terrains gelés pendant les mois d’hiver.

    Bien que les motoneiges et d’autres moyens de transport modernes aient pratiquement remplacé les chiens de traîneau dans certains endroits, ces fidèles canidés restent le seul moyen pratique de se déplacer en hiver. Aujourd’hui encore, ils restent un élément vital de la vie dans des endroits trop éloignés ou ruraux pour que les véhicules motorisés puissent fonctionner efficacement, permettant à la vie de prospérer même dans les conditions les plus extrêmes.

    Histoire et origine des chiens de traineaux

    S’il est difficile de dater avec précision l’utilisation des chiens d’attelage, plusieurs scientifiques pensent que l’osmose entre l’homme et le chien de traîneau durerai depuis près de 4000 ans. L’histoire débute en Sibérie, au nord du lac Baïkal, lorsque des peuples nomades ont dressé des chiens forts et endurants à tirer leurs traîneaux, alors fabriqués en os de baleine.

    Ces traîneaux étaient leur seul moyen de locomotion dans des terres où l’hiver ne s’arrête presque jamais, afin de circuler à travers les étendues neigeuses. Le chien était donc au départ un outil indispensable aux migrations des humains. Au fil des siècles, l’utilisation du chien de traîneau s’est répandue chez les peuples du nord de l’Asie, y compris chez les sédentaires. Progressivement, le chien est devenu polyvalent : en plus d’être un animal de trait, il s’est mis à garder et à défendre les hommes, et est devenu un fidèle compagnon.

    Les chiens de traîneau dans l'histoire

    Outre-Atlantique, les populations autochtones ont elles aussi adopté des chiens qui les ont aidées dans leurs tâches de tous les jours et dans leurs déplacements durant des siècles, une pratique reprise par les trappeurs canadiens du XVIIè siècle. Trois contribuèrent largement à la fameuse ruée vers l’or du Klondike, alors que des dizaines de milliers de personnes quittaient leur emploi et leur domicile pour faire fortune dans le territoire canadien du Yukon, où de l’or avait été découvert en 1896.

    Le terrain montagneux et les températures glaciales rendant les déplacements plus que difficiles, le chien de traîneau devint un compagnon indispensable pour les prospecteurs. Petit à petit, ces chiens tout-terrain se mirent à assurer d’innombrables tâches que les chevaux ne pouvaient plus se charger pendant le rigoureux hiver : transport de bois, de courrier, de vivres, de personnes et d’or.

    Le chien de traîneau est devenu un héros du Grand Nord, dont la popularité s’est exportée notamment grâce aux écrits de Jack London. Parmi les exploits de ces chiens, la course au sérum de 1925 : alors qu’une épidémie de diphtérie se propageait à Nome, en Alaska, et que le climat glacial empêchait avions et bateaux de circuler, le transport en urgence d’une caisse de sérum antidiphtérique sur plus de mille kilomètres s’était improvisé, effectué en un mois par des chiens de traîneau menés par le célèbre chien de tête Balto.

    Chaque année, la course de traîneaux Iditarod commémore cet acte héroïque. Quant à l’exploration des pôles, celle-ci n’aurait probablement pas été réalisable sans chiens d’attelage, indispensables aux déplacements et à la survie d’explorateurs tels que Roald Amundsen, Paul-Émile Victor et Jean-Louis Étienne.

    Si les chiens sont encore aujourd’hui utilisés quotidiennement par quelques tribus du Grand Nord, la pratique de l’attelage est désormais un loisir avant tout. Les premières compétitions d’attelages de chiens sont apparues après la fin de la ruée vers l’or : la conduite de chiens de traîneau est devenue un sport populaire en Amérique du Nord et en Europe, où des courses (sprints ou longues distances) auxquelles participent des mushers du monde entier sont organisées chaque année.