De taille moyenne et très musclé, le Manx possède une tête arrondie et un corps globalement tout en rondeur. Ses pattes arrière sont plus longues que ses pattes avant. Son dos est arqué et sa croupe est plus haute que ses épaules. Son pelage, composé de deux couches de poils, se décline dans toutes les couleurs et tous les patrons. La queue peut en réalité être totalement absente ou d'une longueur complète, dans la mesure où le gène manx est dominant incomplet.
Une sélection contrôlée est nécessaire afin d'éviter le développement de problèmes vertébraux et internes graves inhérents aux formes les plus extrêmes de Manx sans queue, connus sous le nom de syndrome de manx. Il est semblable à l'American Shorthair, mais avec un trou là où la queue devrait prendre racine. Cela n'affecte pas son équilibre, et ses puissantes pattes lui permettent de sauter haut. Il est aussi capable de courir très vite.
Le premier témoignage faisant état de la race remonte à un écrit de 1810 mentionnant les sept chats anoures du peintre anglais J.M.W. Turner. On pense que ce type de chats existait avant cette époque, mais qu'il restait du domaine de la « curiosité régionale ». La langue Manx, qui commença à disparaître en tant que langue principale de l'île au début du XVIIème siècle, ne contenait pas de mot désignant les chats, ce qui pourrait expliquer pourquoi il n'est pas fait mention de chats plus tôt.
Les manx furent exposés dès la création de l'association féline britannique, au XIXème siècle. Au début se posait le problème de savoir si tous les chats anoures étaient de vrais manx. Comme beaucoup de ces premières races, le manx fut exporté et intégré tôt à de nombreux registres étrangers, dont celui de la CFA, en 1920. Le manx colourpoint, à l'origine sélectionné en Australie, n'est homologué que par la TICA.
Nombreuses sont les théories tentant d'expliquer l'absence de queue ou sa taille réduite chez le Manx. L'une d'entre elles raconte que Noé aurait accidentellement refermé la porte de son arche sur la queue d'un chat et la lui aurait arrachée.
Selon un autre mythe aussi fascinant que génétiquement irréaliste, le manx serait le résultat d'un croisement entre un chat et un lapin (un « lachat » ou un « chapin »).
En réalité, la petite queue du manx est due à une mutation génétique, comme chez les American Bobtail. Une version à poil long, le Cymric, fut développée à partir du Manx. Les deux versions rencontrent de nos jours un certain succès à travers le monde.
Le moment et l'endroit exact où apparut pour la première fois le Manx restent inconnus. Cette absence de certitude fut à l'origine d'hypothèses, pour certaines plausibles, pour d'autres peu probables et pour quelques-unes totalement fantaisistes. Comme les chats à queue tronquée restent rares en Europe, et plus répandus dans l'est asiatique, on supposa un temps que ces spécimens avaient été introduits en Occident, via les premières routes marchandes phéniciennes. Une autre hypothèse suggérait l'échouage sur les côtes de l'île de Man de navires à bord desquels se trouvaient ces chats.
En 1845, dans un de ses ouvrages sur l'île de Man, Joseph Train reprenait la légende qui voulait que le premier manx « ait été jeté sur la côte, échappé de l'épave d'un vaisseau étranger échoué sur les rochers de Spanish Head, à une date inconnue ». D'autres sources affirment que ces chats vinrent à bord de bateaux qui donnèrent leur nom à ces rochers. Ainsi, en 1588, un galion espagnol, transportant à son bord des chats sans queue ramenés d'un périple en Extrême-Orient, aurait fait naufrage au large de l'île de Man où la race se développa. Certains évoquent l'Europe orientale et la Russie comme origines possibles, faisant état de bateaux en provenance de la Baltique ou de la présence de chats sans queue en Crimée.
Toutes ces hypothèses avaient en commun, une origine étrangère et un gène oriental. Cette théorie n'est plus valable aujourd'hui, car on sait que les chats à queue tronquée asiatiques ne présentent pas la même mutation génétique que le manx. La rareté ou l'absence de mutation manx dans le reste du monde, peut indiquer une caractéristique locale, transmise d'une génération à l'autre. Mais cela pouvait aussi signifier que la mutation s'était manifestée ailleurs, mais que des facteurs de santé avaient limité son expression à la petite population de l'ile de Man. D'autres chats anoures similaires ont été signalés, de façon ponctuelle, dans le reste du Royaume-Uni. Vers la fin du XIXème siècle, on mentionnait leur existence dans les comtés de Cornwall et du Dorset, où ils furent qualifiés de « chat de Cornouailles », et de « chats de Manx », même si on ignore s'il s'agissait ou non de la même mutation. Ce trait se manifeste spontanément et régulièrement à travers le monde, puis disparaît comme il est apparu.
Le gène manx est un gène dominant incomplet, à expressivité variable. On distingue ainsi le longy (à queue longue, sans être complète), le stumpy (à queue courte) et le rumpy (sans queue).Mais ce gène est semi-létal ou létal.Les chatons porteurs de deux copies du gène sont mort-nés ou décèdent en cours de développement. Les chatons survivants sont hétérozygotes, avec un gène mutant manx et un gène normal.Ainsi, un manx produira toujours des variantes à longueur de queue normale.Les chatons mort-nés présentent de graves problèmes neurologiques et des malformations du squelette. Les chats survivants ont parfois des vertèbres soudées et une soudure des os de la ceinture pelvienne, responsables de raideur et de constipation chronique. La moelle épinière peut être plus courte, ce qui limite le contrôle des intestins, de la vessie et des membres inférieurs. Ces problèmes ne sont pas généralisés, mais les croisements faits en vue de définir un standard ont participé à les mettre en évidence. Dans les années 1950, on notait que le croisement de deux chats anoures augmentait la proportion de chatons mort-nés ou souffrant de malformations. Une connaissance plus approfondie de la génétique conduisit à une sélection plus rigoureuse qui participa à réduire cette mortinatalité. Les registres furent plus vigilants, le GCCF supprima du standard le critère relatif à la démarche « sautillante » du manx, alors que la FIFé privilégiait les spécimens à queue courte, au détriment des anoures. Mais le problème reste impossible à éliminer, puisque ce trait est inhérent au manx.