Milan Royal

Milvus milvus
NT Quasi menacée
Autres noms : Red Kite, Milan rouge
Qui est le Milan Royal ?

Le Milan royal, également connu sous le nom de Milan rouge, est un grand oiseau de proie plutôt solitaire qui, l'hiver, peut se regrouper dans des dortoirs pouvant accueillir jusqu'à 1000 individus. Il est plus grand que la buse et son envergure peut atteindre 2 mètres. Au sud, ses populations sont sédentaires, tandis que celles du nord peuvent passer l'hiver en Afrique du Nord.

Taille 60-72 cm
Poids 900gr-1,2kg
Espérance de vie 20 à 26 ans
Origine Europe

Particularités physiques

  • Régime alimentaire: charognard et prédateur de petites proies (dont rongeurs).
  • Tête: blanche.
  • Bec: crochu, son bec est de couleur jaune.
  • Queue: souvent confondu avec l'épervier, le milan royal est parfaitement reconnaissable à sa longue queue rousse triangulaire.
  • Envergure: 170cm.
  • Plumage: plumage d'une jolie couleur rousse. Il présente deux bandes blanches sur les ailes.
  • Dimorphisme: la femelle est plus grosse que le mâle.
  • Taille: mâle: 60-72 cm,  femelle: 60-72 cm
  • Poids: mâle: 750gr-1,2kg,  femelle: 900gr-1,6kg
Données scientifiques
Groupe Rapaces diurnes
Ordre Accipitriformes
Famille Accipitridés
Genre Milvus
Descripteur Linnaeus, 1758

Comportement et caractère

C'est un excellent voilier qui pratique le vol pour son plaisir et non pour chasser. Il n'est pas très rapide, se déplaçant sans un battement d'ailes. Le Milan Royal est paresseux, nonchalant, il aime se reposer. Il chasse assez peu, à basse altitude, se contentant de charognes trouvées dans les décharges. Il passe du temps au sol pour glaner les vers de terre, les insectes. Il chasse aussi les campagnols.

Il est voleur, un véritable parasite, qui va dérober la nourriture aux autres oiseaux en les chassant. Il s'attaque assez rarement au poulailler des fermes. Oiseau sociable, l'hiver le Milan Royal rejoint la nuit des dortoirs communautaires où l'on peut en recenser jusqu'à 1000 individus. Il est plutôt silencieux, mais peut pousser des cris aigus semblables à ceux de la Buse variable.

Habitat, aire de répartition

Le milan royal séjourne principalement en Europe, dans les régions montagneuses et boisées entre 1300 et 1800 mètres d'altitude. En Europe de l'Ouest, c'est une espèce endémique. Il est présent en Asie Mineure, en Afrique du Nord. Il est migrateur selon les pays.

La plupart des nicheurs français partent dans la péninsule Ibérique (pic de la migration à la mi septembre.) tandis que des populations d'Europe centrale s'installent chez nous pour l'hiver, en nombre croissant depuis 25 ans. Le passage printanier est étalé de la mi février à la fin mai.

Quel est le cycle de reproduction du Milan Royal ?

Les milans s'adonnent à une parade amoureuse avec des vols spectaculaires, vertigineux, les oiseaux cherchent même à se frôler pendant les vols. Conformément à son tempérament, le Milan Royal prend souvent le nid construit par un autre oiseau. Les petits sortent du nid au bout de 40 jours, mais restent encore avec leurs parents pendant 1 mois pour être nourris.
Alimentation du Milan Royal

Le Milvus milvus peut manger une grande variété d'animaux, mais il consomme principalement des petits animaux et des charognes. Il chasse également les souris, les lapins, les taupes et les oiseaux, en particulier les jeunes corvidés et les étourneaux. Il consomme moins fréquemment des reptiles, des amphibiens et des invertébrés. Il vole parfois des proies à d'autres oiseaux.

Le Milan Royal vole à basse altitude en vol stationnaire ou en battant légèrement des ailes, effectuant la majorité de ses captures en pleine terre. Il peut également plonger après un vol à haute altitude pour attraper des proies. Il peut chasser dans une zone variable allant de 1 à 500 km2.

Menaces & conservation
Comme c'est le cas pour beaucoup d'oiseaux rapaces, l'espèce connaît des difficultés avec le changement dans les pratiques agricoles. Le campagnol, sa principale subsistance au bout de la chaîne alimentaire, est empoisonné par les agriculteurs, si bien que le milan est à son tour empoisonné. Pour éviter cela, les agriculteurs sont sensibilisés au fait qu'il vaut mieux mettre des pièges à campagnols plutôt que d'utiliser des appâts néfastes aux oiseaux. Beaucoup d'espèces d'oiseaux meurent aussi en raison des chocs avec les pales des éoliennes.

Historique de la race

Contrairement au Faucon pèlerin ou à l'Autour des palombes, le Milan Royal est difficile à dresser ou « affaiter » pour la chasse au vol, si bien que le terme « escoufle », nom qu'on lui donnait au Moyen Âge, servait de sobriquet ou d'injure, ce qui se répercute dans la symbolique médiévale. Le terme « escoufle » provient du breton latinisé « skoffa » désignant « celui qui dérobe une proie ».

Il était considéré comme un gibier, une véritable proie. Buffon, le naturaliste du XVIIème siècle le confirme : « Il n'y a dans notre climat qu'une seule espèce de milan que nos Français appellent milan royal parce qu'il servait au plaisir des princes qui lui faisaient la chasse et livrer combat par le faucon ou l'épervier. »

Le milan royal (Milvus milvus) a également une grande aire de distribution, allant de l'Europe jusqu'à l'Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Au XIXe siècle, il était courant de voir dans les rues de Londres des milans plonger au sol pour se nourrir de morceaux de viande et voler des vêtements sur les cordes à linge. Malheureusement, les choses ont changé lorsque des collecteurs d'œufs ont ciblé les nids des milans royaux et qu'ils ont été tués illégalement. 

Les premières initiatives pour protéger l'avenir de l'espèce ont commencé avec la création d'un comité de conservation en 1903, qui est aujourd'hui la plus longue campagne de conservation en cours dans le monde, toutes espèces confondues. Elle a également été couronnée de succès.

Les milans royaux ont été réintroduits depuis d'autres régions de l'Europe à partir de 1989, et l'espèce est largement répandue aujourd'hui, s'étant propagée de son fief du pays de Galles vers l'Angleterre et jusqu'à Londres. Les populations écossaises et anglaises se sont également rejointes, garantissant de voir à nouveau des milans royaux sur une grande partie du territoire britannique.

Faits divers

Le Milan Royal est victime d'un poison lorsqu'il mange les cadavres de rats taupiers, un campagnol soumis à des cycles d'abondance. La lutte chimique contre ce ravageur remplace, hélas, la prédation naturelle par les renards encore trop souvent détruits.

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