Les Pyrénées offre un sanctuaire à de nombreuses espèces animales. La diversité des habitats et des conditions écologiques a favorisé la préservation d’une faune riche et exceptionnelle. Ce trésor naturel représente un enjeu majeur pour la conservation en France et en Europe, avec de nombreuses espèces animales bénéficiant d’une protection nationale.

On y trouve d’importantes populations d’isards, des colonies de marmottes réintroduites avec succès, ainsi que de majestueux rapaces tels que le Gypaète barbu, le Vautour fauve, le Percnoptère d’Égypte et l’Aigle royal. Sans oublier le Grand Tétras et le discret Desman des Pyrénées ainsi que l’Ours des Pyrénées. Mais c’est dans le monde des invertébrés que la diversité atteint son apogée, avec près d’une quarantaine d’espèces endémiques.

Le grand tétras

Grand tétras

Le Grand Tétras (Tetrao urogallus) est un majestueux oiseau qui pèse entre 2,5 et 5 kg et possède une envergure impressionnante atteignant jusqu’à 130 centimètres. On le trouve principalement dans les régions froides et boisées, occupant les forêts de montagne situées entre 700 et 2 000 mètres d’altitude, ainsi que la lisière supérieure des forêts.

Le Grand Tétras est connu pour son comportement farouche et bruyant pendant la période de reproduction au printemps. Les mâles se regroupent sur une arène, déploient leurs plumes de queue en demi-lune et paradent pour attirer les femelles.

Ces oiseaux sont fragiles, en particulier en hiver, où ils se nourrissent principalement de bourgeons, de feuilles, de graines, de baies et d’insectes. Durant cette saison, ils consomment surtout des aiguilles de pins et de sapins pour leur alimentation.

Malheureusement, le Grand Tétras est en forte régression en France, ayant pratiquement disparu des Alpes et du Jura. C’est pourquoi des mesures de préservation sont mises en place, notamment dans le Parc national des Pyrénées, où il constitue l’un des derniers bastions de sa présence.

L’ours brun

Ours brun pyrénées

L’ours brun, animal emblématique des Pyrénées présente un pelage allant du brun-noir au beige, avec une fourrure épaisse. Dans cette région, les mâles adultes impressionnent avec leur poids dépassant les 200 kg, tandis que les femelles atteignent environ 100 kg, mesurant entre 80 et 110 cm au garrot. C’est le plus petit de la famille des ours en Europe.

Il trouve refuge dans les régions accidentées et boisées des Pyrénées, adoptant un comportement principalement nocturne et crépusculaire. Son régime alimentaire est diversifié, composé à 70 % de végétaux, d’insectes, de mammifères sauvages ou domestiques, voire de charognes.

Malgré sa présence dans cette région, la meilleure manière de l’observer reste de découvrir fortuitement ses traces, crottes, ou griffades. En cas de rencontre inattendue, il est conseillé de s’identifier par du bruit (chant, sifflement) et de repartir dans l’autre sens. L’ours brun est une espèce menacée et protégée dans toute l’Europe de l’ouest, et sa préservation est cruciale pour la biodiversité de la région pyrénéenne.

Le vautour fauve

Vautour fauve des pyrénées

Oiseau emblématique des montagnes basques, le vautour fauve (Gyps fulvus) est présent constamment dans le ciel. Il guide les parapentistes en leur indiquant les ascendances thermiques qui lui permettent de s’élever jusqu’à 2000 mètres d’altitude pour planer. Ce majestueux oiseau d’une envergure de 2,40 à 2,80 mètres, est sociable et évolue en groupe, partageant les charognes abondamment fournies par la nature, telles que les pottoks et les brebis.

Durant la belle saison, un autre vautour fait son apparition, le vautour percnoptère, dont l’envergure n’excède pas 1,80 mètre.

L’écureuil roux

Écureuil roux des pyrénées

Grâce à sa queue qui lui sert de balancier et de gouvernail, l’écureuil roux (Sciurus vulgaris) effectue des bonds de 5 mètres et descend en toute vitesse la tête la première ! Ses griffes en forme de crochets et ses doigts longs et bien écartés lui permettent de grimper facilement partout où il le souhaite. Dans la hêtraie du Baïgura (Pyrénées), il trouve refuge et nourriture pendant une grande partie de l’année.

Au printemps, comme toutes les espèces d’écureuils, il se régale de bourgeons, de fruits et de champignons. L’écureuil est une espèce protégée.

La buse variable

Buse variable des pyrénées

Perchée sur un arbre ou un piquet, en embuscade pour chasser les rongeurs des prairies, la Buse variable (Buteo buteo) est un oiseau rapace qui affectionne les zones bocagères où se mêlent prairies, pâturages et haies, qui servent d’abri aux taupes, mulots, campagnols, voire même aux reptiles. Il se dispute souvent avec la corneille noire, défendant son territoire avec des cris perçants. C’est grâce à la variation de son plumage, passant du brun au blanc, que la buse tire son nom.

Le Milan royal

Milan royal des pyrénées

Élégant avec ses longues ailes coudées et sa fine queue très fourchue, le Milan royal se distingue aisément du Milan noir, ce dernier partageant le ciel avec lui seulement durant l’été en raison de sa migration. Les observer évoluer est un réel plaisir, car ces espèces d’oiseaux font preuve d’une grande agilité et exécutent des acrobaties aériennes avec grâce et légèreté. Bien qu’étant charognard comme le Vautour, il est de taille plus modeste, mais sa majestueuse envergure oscille entre 1,45 et 1,64 mètres.

Le Bouquetin ibérique

Bouquetin ibérique des Pyrénées

Le Bouquetin ibérique (Capra pyrenaica) a une population estimée à 300 individus dans les Pyrénées selon bouquetin-pyrenees.fr. Il présente un net dimorphisme sexuel, les mâles atteignant une hauteur au garrot d’environ 85 cm pour un poids allant de 70 à 90 kg, tandis que les femelles sont plus petites, mesurant environ 70 cm et pesant de 35 à 45 kg.

Le Bouquetin ibérique affectionne les milieux escarpés, les falaises et les vires nombreuses. Cette espèce préfère les milieux ouverts et évite généralement les forêts.

Son régime alimentaire est diversifié, se composant principalement de végétaux, de graminées en été, de ligneux en automne et en hiver, et parfois même de lichens lorsque les conditions deviennent plus rigoureuses.

Cette espèce est présente des deux côtés des Pyrénées, mais elle est particulièrement abondante en Espagne, avec plusieurs populations dépassant le seuil impressionnant de 10 000 individus.

L’aigle royal

Aigle royal des pyrénées

L’Aigle royal (Aquila chrysaetos), oiseau emblématique des Pyrénées, est l’un des plus impressionnants avec ses 2,20 mètres d’envergure et son poids atteignant 5 kg. C’est l’un des oiseaux les plus rapides: il est capable d’atteindre plus de 300 km/h en piqué lorsqu’il chasse marmottes, lièvres, et lapins depuis les sommets.

Doté d’un plumage brun doré, il plane avec puissance grâce à ses ailes effilées. En couple, il est monogame et fidèle à vie, il construit jusqu’à cinq nids et élève 1 à 2 jeunes par an. Son espérance de vie est de 25 ans.

Protégé et fragile, il trouve refuge dans le Parc national des Pyrénées où 32 couples préservent cette espèce unique. Souvent confondu avec la Buse variable, sa discrétion en fait un oiseau rapace difficile à photographier et à observer malgré sa présence dans de nombreuses vallées.

La marmotte

La Marmotte des Alpes (Marmota marmota), est un animal robuste à la silhouette trapue, évoluant dans les sommets majestueux des Pyrénées. On la rencontre à des altitudes variant de 800 mètres à plus de 2000 mètres, privilégiant les versants ensoleillés et dégagés. Ce petit mammifère creuse habilement des galeries et des chambres pouvant atteindre 10 mètres de long et s’enfonçant jusqu’à 3 mètres de profondeur. Un véritable architecte souterrain !

Son régime alimentaire est principalement végétarien, composé de racines, de tiges et de fleurs. Cependant, de temps en temps, elle peut devenir carnivore et se régaler de larves, de vers, de criquets et de sauterelles.

La Marmotte hiberne de manière impressionnante d’octobre à mars, période pendant laquelle sa température interne chute à 4,5 à 6°C. Elle survit en utilisant ses réserves de graisse accumulées tout au long de l’été.

Cette espèce a été réintroduite dans les Pyrénées à partir de 1948 avec un succès remarquable. Bien qu’elle soit une espèce chassable, la chasse à la Marmotte est peu pratiquée dans les Pyrénées, où elle ne bénéficie pas de la tradition culinaire que l’on trouve dans les Alpes.

Les chevaux sauvages

Chevaux sauvages des pyrénées

Comme l’attestent les peintures qui ornent les parois de la grotte de Niaux, les chevaux peuplent les pyrénées depuis au moins 13 000 ans. Longtemps sauvages, ils ont été domestiqués il y a environ 5000 ans. Petit à petit, s’adaptant à leur environnement montagnard, façonnés par les humains au gré de leurs besoins, ils ont formé des races. Aujourd’hui, on en compte six : les races espagnoles, burguette, jaca navarra, pyrénées catalanes et les françaises pottock, castillonais et cheval de Mérens.

Au sud comme au nord du massif, les éleveurs passionnés préservent ces chevaux, autrefois au coeur de la vie agricole et montagnarde, dont le destin s’inscrit désormais dans le marché des loisirs et de la randonnée.

Le Pottok

Pottoks

C’est un petit cheval, mesurant 1,30m au garrot. Résistant et au caractère doux, il se contente de peu, vivant toute l’année en montagne. Les pottoks sont protégés par un pelage épais et laineux. Ils arborent toujours un ventre proéminent, car pour se nourrir, ils doivent ingérer de grandes quantités d’herbe peu nutritive.

Dans le Pays Basque nord, on trouve principalement le Pottok sur cinq sites : le Mont Baïgura, la Rhune, le Mont Adarre, l’Artzamendi et l’Ursula.

Le Desman des Pyrénées

Desman des pyrénées

Le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus), est un petit animal qui pèse entre 50 et 60 grammes. Son corps est trapu et rebondi, ses griffes pointues lui permettent de s’accrocher aux rochers glissants, ce qui est essentiel pour sa survie dans les cours d’eau escarpés des Pyrénées.

Discret, il préfère les petits et moyens cours d’eau, où le débit est constant. On le trouve près des berges semi-ombragées, offrant un endroit idéal pour trouver un terrier parmi les racines.

Le Desman des Pyrénées est principalement actif la nuit, ce qui rend son observation rare et difficile. Il se nourrit principalement d’invertébrés aquatiques, tels que des larves, des plécoptères et des trichoptères.

Malheureusement, cette espèce fragile est confrontée à des prédateurs redoutables tels que le vison, la loutre et même les chats domestiques le long des cours d’eau.

En tant qu’espèce en danger, le Desman des Pyrénées bénéficie d’une protection spéciale pour sa préservation. Son habitat est menacé par les aménagements des rivières, et des programmes de suivi sont en place pour mieux comprendre et protéger cette espèce emblématique des Pyrénées.

Photo: David Perez