Bien que la population de l’Islande ne représente que 0,5% de celle de la France, sa faune a été presque entièrement créée par l’activité humaine, car peu de mammifères y sont originaires. À partir de la fin du IXème siècle, lorsque les premiers habitants se sont installés sur cette terre jusque-là inoccupée, de nombreuses espèces animales ont été introduites.

Au fil des ans, plus de 32 espèces invasives sont apparues en Islande, allant des visons américains échappés des fermes à fourrure aux crabes chinois arrivés de l’Extrême-Orient. Toutefois, les oiseaux et les mammifères marins visitent les fjords poissonneux de l’île depuis des millénaires pour se nourrir. Située au sud du cercle polaire, l’Islande est une destination idéale pour observer des animaux et des paysages époustouflants.

Le renard artique

Renard arctique en Islande
Photo UltimateCollection

Le renard arctique, aussi connu sous le nom de renard bleu ou isatis est le seul mammifère terrestre natif de l’Islande. En hiver, son pelage devient blanc pour se fondre dans la neige, tandis qu’il adopte une couleur gris-brun en été. Sa magnifique fourrure en fait l’un des animaux les plus beaux du monde.

Il se nourrit principalement d’oiseaux et d’œufs qu’il trouve en explorant les falaises. Sans concurrence de la part d’autres carnivores, sa population reste stable, en grande partie grâce à l’abondance d’oiseaux. En cas de pénurie de nourriture, il se tourne vers des charognes, des invertébrés ou des baies.

Pendant des siècles, les fermiers islandais ont chassé le renard arctique pour protéger leurs moutons et pour sa précieuse fourrure. Cependant, avec l’introduction des fermes à fourrure, la pression de la chasse a diminué et de nombreuses zones à renards sont désormais protégées.

Ces renards vivent en groupes familiaux dans des terriers complexes qui peuvent s’étendre sur 30 mètres (jusqu’à 8 entrées et de nombreux tunnels). Un groupe typique comprend un mâle adulte, deux femelles et leurs petits. Les terriers servent également de cachettes pour les réserves de nourriture.

Le macareux moine

Macareux moine, Islande
© Photo Bob

Malgré la chasse et le vol d’œufs, les macareux ne craignent pas les humains et permettent aux touristes de s’approcher de leurs nids. Plus de 60% de la population mondiale de macareux moines se trouve en Islande, bien qu’ils ne viennent sur terre que pour la reproduction. Adaptés à la vie en mer, ils peuvent plonger jusqu’à 60 mètres de profondeur. En revanche, ils volent maladroitement et doivent battre des ailes très rapidement pour rester en l’air.

Leurs pattes et becs colorés jouent un rôle crucial dans le choix de leur partenaire. Comme ces oiseaux s’accouplent pour la vie, il est essentiel de bien choisir ! Un bec orange vif est un signe de bonne santé, attirant davantage les partenaires potentiels.

Le renne sauvage

renne sauvage en islande
Renne sauvage à Seyðisfjörður, Islande - © Photo Jacek

Le renne sauvage est unique parmi les cervidés, car les femelles portent des bois tout comme les mâles. Ces derniers se livrent à des combats intenses, où le vainqueur obtient le droit de former un groupe pouvant compter jusqu’à 15 femelles. Durant la saison des amours, le mâle cesse de s’alimenter et perd une grande partie de sa masse corporelle. Cependant, cet effort est récompensé lorsque ses petits voient le jour à la fin du printemps.

Le cheval islandais

Chevaux islandais
Cheval en Islande - © Photo fegari

Dans les zones rurales d’Islande, les chevaux sont fréquents, et les guides d’excursions s’arrêtent souvent pour les montrer aux touristes. Les visiteurs peuvent également se rendre dans des ranchs pour les monter ou faire une balade. Introduits en Islande il y a plus de 11 siècles, ces chevaux sont les derniers représentants d’une race disparue ailleurs. Adaptés à tous types de terrains, ils sont particulièrement résistants à la neige et aux vents glacials.

Le gravelot

Gravelot juvénile durant la migration
Gravelot juvénile durant la migration - © Photo creativenature.nl

Le gravelot est un petit échassier que l’on trouve en bord de mer, sur les berges sableuses ou rocheuses d’Islande. Les deux parents se relaient pour couver les œufs, et s’ils voient un prédateur approcher, ils jouent les acteurs en se faisant passer pour des cibles faciles, éloignant ainsi le danger de leurs précieux œufs.

Les bébés ne perdent pas de temps : à peine sortis de l’œuf, ils quittent le nid. Mais s’ils ont peur ou se sentent en danger, ils courent vite se cacher sous les ailes protectrices de leur mère.

Les phoques

Phoque gris Jökulsárlón, Islande
Phoque gris, Jökulsárlón Glacier Lagoon - © Photo NatalieRuizPerez A.Stock

Les phoques sont partout en Islande ! Que ce soit sur les côtes, dans les fjords ou sur les plages abritées, les phoques gris et communs envahissent ces endroits. Côté nourriture, ils ne sont pas difficiles : ils mangent tout ce qu’ils trouvent, que ce soit des poissons, des crustacés ou des mollusques. Il paraît même que les phoques gris s’attaquent parfois aux marsouins communs quand ils en ont l’occasion !

Les phoques ont un atout pour trouver leur nourriture sous l’eau : leurs moustaches. Ces dernières sont ultra sensibles, avec environ 1500 terminaisons nerveuses par poil (huit fois plus que chez les chats !). Grâce à leur forme et leur structure unique, ces moustaches restent assez immobiles quand le phoque nage, et ne vibrent que quand une proie bouge à proximité.

Les oiseaux marins

Les côtes islandaises sont un véritable paradis pour les oiseaux marins, présents aussi bien sur l’eau que sur la terre. Les guillemots, petits pingouins et macareux installent leurs nids sur les falaises et acceptent assez bien la présence humaine. Du côté On repère facilement les canards dans les eaux côtières, où ils plongent dans les eaux froides à la recherche de nourriture.

Beaucoup d’oiseaux en Islande sont migrateurs et se dirigent vers le sud lorsque l’hiver devient trop rigoureux. Par exemple, le cygne chanteur migre vers les îles britanniques aux alentours de novembre. Les oies et les échassiers utilisent souvent l’Islande comme une halte pendant leur voyage entre le Groenland et les régions plus au sud.

Même si l’Islande abrite peu de petits mammifères, on y trouve tout de même trois espèces de chouettes : les hiboux moyens-ducs, les hiboux des marais et les majestueux harfangs des neiges. Plus de 300 espèces d’oiseaux ont été observées en Islande au fil des années.

Les baleines et dauphins

Baleine à bosse Islande
Baleine à bosse, Husavik - © Photo Sasint

Si vous souhaitez voir des baleines, sachez que l’Islande est l’une des meilleures destinations pour les observer, surtout en été. Húsavik, sur la côte nord, est connue comme la « capitale » de la baleine. Les visiteurs y peuvent voir des baleines à bosse, des orques, et des espèces moins connues comme l’hyperoodon boréal.

Les eaux froides de l’Atlantique Nord sont riches en nourriture, attirant plus de 20 espèces de baleines. Les grandes baleines, comme les bleues et les Minke, filtrent les petits organismes marins pour se nourrir. Les odontocètes, tels que le dauphin à nez blanc et le grand cachalot, chassent poissons et calmars. Certaines espèces, comme la baleine à bosse, migrent et passent l’été à se nourrir abondamment de poissons.

Les animaux de passage en Islande

Certains animaux sont parfois visibles en Islande. Mais pourquoi ? Souvent c’est parce qu’ils cherchent de la nourriture ou de nouveaux territoires. Parfois, ils se perdent en chemin ou sont emportés par des courants marins.

L’Aigle botté

Originaire d’Europe méridionale et d’Afrique subsaharienne, l’aigle botté fait parfois un petit tour en Islande. Mais il ne reste jamais bien longtemps à cause du manque de petits mammifères et de reptiles dans le coin.

L’Ours polaire

L’ours polaire possède l’une des morsures les plus puissantes du règne animal et est le plus grand carnivore terrestre. Il se retrouve parfois en Islande complètement par hasard, porté par des glaciers à la dérive. Malheureusement, la plupart du temps, il ne survit pas. C’est vraiment triste, car ces grands voyageurs se retrouvent loin de chez eux, dans un environnement où ils n’ont aucune chance de survie. Adapté à des conditions extrêmes, l’ours polaire dépend de la glace pour chasser les phoques, sa principale source de nourriture. La fonte rapide des glaces arctiques due au changement climatique menace sérieusement sa survie. En plus d’être un puissant prédateur, l’ours polaire est un indicateur de la santé de l’écosystème arctique. Sa présence en Islande, bien que rare et dramatique, met en lumière les effets de la dérive des glaces et des changements environnementaux sur les espèces polaires.

Le narval

Le narval (ou licorne des mers), connu pour sa défense torsadée, a été repéré dans les eaux islandaises alors qu’on le voit habituellement dans les régions glaciales de l’Arctique. On l’aperçoit surtout entre le Canada et le Groenland. Le narval, avec sa longue défense en forme de spirale qui peut atteindre jusqu’à trois mètres, ressemble à une créature légendaire, mais il est bien réel et reste habituellement confiné aux eaux froides et profondes de son habitat habituel.

La grue cendrée

La grue cendrée est principalement observée sur le continent européen, notamment en France où on peut la trouver dans le marais poitevin, mais aussi en Afrique du Nord. Il est rare de la voir en Islande. Cet oiseau à l’envergure impressionnante trouve généralement son habitat dans les vastes prairies et marais de l’Europe continentale et des régions nord-africaines. Cependant, des observations occasionnelles en Islande suscitent l’enthousiasme des passionnés d’oiseaux et des chercheurs, car elles permettent d’observer cette espèce dans un cadre insulaire unique.

Le raton laveur

Le raton laveur est un visiteur occasionnel de l’Islande. En 1932, sept individus étaient gardés en captivité à Reykjavik, mais l’un d’eux a réussi à s’échapper ! En 1975, trois autres ont débarqué à l’aquarium de Hafnafjörour, mais devinez quoi ? Encore une fois, l’un d’eux s’est fait la malle ! En 1998, un troisième a été repéré dans les parages. Ce petit animal malin semble apprécier l’air frais islandais et ne manque pas une occasion de se lancer dans de nouvelles explorations !

Réussir ses photos d’animaux en Islande

Voici quelques conseils pour réussir vos photos animalières durant votre voyage.

  • Capturez une aurore: Photographier les aurores boréales peut être un vrai défi. Utilisez un trépied bien stable et réglez l’exposition sur 30 secondes ou plus. Mettez l’appareil en mode manuel pour la mise au point. Choisisssez un endroit avec le moins de lumière artificielle possible pour obtenir des photos bien nettes.
  • Ajustez l’appareil à la faible luminosité: En hiver, les jours sont super courts. Utilisez une grande ouverture pour laisser passer un maximum de lumière et réduisez la vitesse d’obturation. Vous pouvez aussi augmenter l’ISO, mais attention, vos photos pourraient avoir un peu de grain/buit.
  • Photographier les baleines : Pour photographier des baleines, gardez l’œil dans le viseur et ne zoomez pas avant de les avoir repérées. Prenez une rafale de photos pour être sûr de capturer l’action et réglez une vitesse d’obturation élevée.

Infos pratiques pour voyager en Islande

  • Quand partir ? L’été est la meilleure saison pour observer la vie sauvage islandaise, mais les aurores boréales sont plus actives en hiver.
  • Comment s’y rendre ? L’aéroport de Keflavik, à Reykjavik, accueille des vols directs du monde entier. Si vous avez peur en avion, un ferry relie l’Islande au Danemark.
  • Quel temps fait-il ? Il ne neige pas beaucoup en Islande. Il fait généralement froid en été, mais le temps est ensoleillé et le ciel clair.
  • Quoi emporter ? Vous aurez besoin d’une bonne paire de chaussures de randonnée et d’une veste d’hiver imperméable et chaude.
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