Aucun autre oiseau du jardin ne peut égaler la grâce et la délicatesse de cette jolie Bergeronnette des ruisseaux, pas même sa cousine la Bergeronnette grise, pourtant fort élégante. Sa silhouette se distingue par une finesse extrême, soulignée par la longueur de sa queue toujours en mouvement, oscillant avec grâce. De plus, elle se déplace avec légèreté sur ses longues pattes fines.
Groupe | Passereaux |
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Ordre | Passériformes |
Famille | Motacillidés |
Genre | Motacilla |
Nom scientifique | Motacilla cinerea |
Descripteur | Tunstall, 1771 |
Il suffit souvent de se placer sur un pont et d'observer le cours d'eau pour repérer la Bergeronnette des ruisseaux. Cet oiseau attire tout de suite l'attention par sa démarche élégante au bord de l'eau et sa longue queue constamment en mouvement.
Au printemps, le chant simple mais percutant du mâle ne manque pas d'attirer l'oreille des observateurs.
Malgré ses petites ailes et sa grande queue, la Bergeronnette des ruisseaux est en réalité un grand migrateur, parcourant des milliers de kilomètres vers l'est pour ses zones d'hivernage et revenant ensuite.
Son cri est fort et aigu, tsi-tsi-tsi, repris dans le chant, qui est aigu et peu varié.
Il existe 13 espèces de bergeronnettes de la famille des Motacillidés. La Bergeronnette des ruisseaux rappelle la bergeronnette grise, mais la coloration jaune sous la queue, en tous plumages, est discriminante.
La Bergeronnette des ruisseaux se nourrit d'une grande diversité d'invertébrés. Elle les déniche aussi bien au bord de l'eau que dans les zones herbeuses avoisinantes, voire sur les toits et les murs. Elle capture aussi bien des insectes et des larves au sol que des insectes volant à basse altitude.
De brefs vols sur place lui permettent le repérage et la capture de petits insectes.
La bergeronnette des ruisseaux se montre plutôt sédentaire, du moins dans les régions de basse altitude. On peut donc compter sur elle toute l'année. Elle apparaît sans doute un peu plus abondante à l'automne, du fait de la dispersion des jeunes partis à la recherche d'un territoire.
On peut l'observer visiter les lacs et les étangs en hiver. La Bergeronnette des ruisseaux est visible partout et toute l'année.
La Bergeronnette des ruisseaux occupe une vaste aire de répartition, s'étendant des îles de l'Atlantique (Canaries, Madère, Açores) jusqu'à l'extrême orient russe, traversant toute l'Eurasie à des latitudes moyennes.
En Europe de l'Ouest, elle est bien représentée et sédentaire, tandis qu'elle est plus localisée et migratrice dans la péninsule scandinave. Au Maghreb, elle se limite principalement aux régions montagneuses, mais elle y est plus abondante en hiver. En revanche, elle est absente des steppes et déserts d'Asie centrale ainsi que du plateau tibétain.
On peut la trouver en montagne, notamment dans le Tien Shan (Asie cenrale), le Pamir et l'Himalaya, où elle est migratrice. Toutes les populations continentales, qu'elles soient russes, mongoles ou chinoises, sont migratrices et passent l'hiver dans des régions plus au sud, telles que la Mer Rouge, le Golfe Persique, l'Inde, l'Asie du Sud-Est et l'Indonésie.
« De tous les oisillons sauvages, il n'y en a aucun qui soit si privé que les bergerettes et lavandières : car elles viennent jusque bien près des personnes sans avoir peur. »
Lorsque Pierre Belon écrit ces lignes, en 1555, il évoque avant tout la bergeronnette grise. Cependant, la Bergeronnette des ruisseaux, plus prudente, tolère assez bien la présence humaine, surtout si celle-ci se fait de manière non intrusive.
Un ruisseau ou même un simple filet d'eau sont les meilleurs atouts pour espérer observer cette espèce d'oiseau dans son jardin. Si elle my vient pas toujours directement, elle n'hésite pas à fréquenter les bâtiments qui le dominent, essentiellement pour se nourrir.
Si un cours d'eau traverse votre jardin, vous pouvez aménager un muret avec des cavités, ou poser un nichoir semi-fermé au sein d'un pierrier au-dessus de la limite maximale de hauteur d'eau. Des pentes douces lui permettront de rechercher sa nourriture sur les berges de nos plans d'eau, où elle aimera aussi se percher sur des pierres dépassant ici ou là.
Son nid représente une coupe de mousses et d'herbes cachée sous un rocher, sous un pont, dans un trou de muret, sur une corniche, toujours près de l'eau.
La Bergeronnette des ruisseaux est une espèce d'oiseau largement répandue et stable dans son environnement naturel. Elle ne fait face à aucune menace à ce jour, et même les populations vivant sur des îles se portent bien. De plus, on constate récemment une expansion de cette espèce, notamment en Scandinavie, vraisemblablement due aux changements climatiques.
À condition que l'eau, de préférence vive, ait coulé d'une manière ou d'une autre, on peut envisager que la Bergeronnette des ruisseaux ait fréquenté les jardins depuis longtemps. En tout cas, les écrits ornithologiques du XIXe siècle fournissent des détails sur cette espèce ou font référence à sa présence, même occasionnelle, dans ces environnements.
On trouve également, remontant même à des époques antérieures, des mentions du penchant de cette bergeronnette pour les bâtiments, en particulier ceux de caractère rural.