Tout comme la Chouette hulotte, la chouette effraie (ou effraie des clochers) est un rapace nocturne très répandu en France reconnaissable facilement grâce à son disque facial en forme de cœur. Elle chasse la nuit et se nourrit principalement de petits rongeurs. Maillon fondamental dans l'écosystème, elle régule les populations de rongeurs qui représentent de véritables fléaux pour les agriculteurs.
Groupe | Rapaces nocturnes |
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Ordre | Strigiformes |
Famille | Tytonidés |
Genre | Tyto |
Nom scientifique | Tyto Alba |
Descripteur | Scopoli, 1769 |
Le vol de la Chouette effraie est un des plus silencieux parmi toutes les espèces d'oiseaux, notamment grâce aux petites dentelures situées sur ses plumes. La chouette hulule, son cri est rauque, triste, grinçant et lugubre. Comme tous les rapaces, elle rejette par sa bouche, à raison de deux fois par jour, les restes de ses proies qu'elle ne peut pas digérer.
Cet oiseau peut virer rapidement sur les côtés, réaliser des basculements d'aile, faire des volte face ou encore rester en vol stationnaire. La Chouette effraie chasse rarement en journée, c'est à la nuit tombée que l'on peut observer ses incroyables talents de chasse.
Il existe 13 espèces de chouettes. La chouette effraie est la plus répandue en France.
Risques de confusion: son plumage blanc et roux est original chez les rapaces nocturnes, mais, la nuit, le dessous du corps de la hulotte peut paraître blanc. Le disque facial de l'effraie permet de la reconnaître à coup sûr, alors que la Chevêche d'Athéna est plus petite et a des yeux jaunes.
La chouette effraie est un rapace qui chasse la nuit. En raison de sa vue perçante et de son ouïe exceptionnelle, elle débusque le moindre rongeur, il suffit qu'il effleure quelques feuilles et le bruissement lui indique l'endroit de la proie.
La chouette engloutit une proie sans la déchiqueter. Elle avale un mulot, un campagnol en une seule fois. Elle le digère bien, son gésier sécrétant un suc acide qui transforme les os, les poils, les plumes absorbés que la chouette évacue sous forme de pelotes de réjection.
La Chouette effraie vit sur tous les continents excepté l'Antarctique. C'est un oiseau sédentaire qui niche près des habitations des hommes.
L'effraie vit dans les milieux ouverts près des habitations, des villages et des fermes. Elle occupe les campagnes ouvertes et bocagères disposant de bâtiments tranquilles (granges isolées, corps de fermes, clochers d'églises) donnant accès à des greniers ou à des combles.
En hiver, elle peut s'éloigner des bâtiments et chasse souvent le long des routes, où les bandes enherbées abritent des campagnols. Elle est alors souvent victime de la circulation routière.
Au jardin, la Chouette effraie utilise volontiers les nichoirs que l'on peut placer dans les greniers, les granges, en hauteur pour que les chats ou les fouines ne puissent pas y accéder. Les effraies doivent pouvoir entrer et sortir du bâtiment librement.
La Chouette effraie est monogame, fidèle pour la vie. Lors de la parade nuptiale, le mâle s'amuse à poursuivre la femelle en poussant des cris. Il vole les pattes pendantes pendant plusieurs secondes.
L'effraie ne prend aucun soin pour construire son nid, utilisant des abris naturels : vieilles maisons clochers, troncs d'arbre et les garnissant sommairement de matériaux divers. Elle n'hésite pas à utiliser le nid déserté d'un autre oiseau.
Le nid dégage des odeurs nauséabondes, car il est encombré par les cadavres des petits mammifères morts que les oisillons n'ont pu manger et par les grosses pelotes noires que l'oiseau régurgite après chaque repas. La femelle couve seule, mais les petits sont pris en charge par les deux parents.
La Chouette effraie est loin d'être nuisible, bien au contraire. Elle est un maillon de l'écosystème, régulant les populations de rongeurs sur le territoire qui sont de véritables fléaux pour l'agriculture. Les véhicules automobiles sont une cause de sa mortalité, car elle effectue un vol rasant lorsqu'elle chasse et de ce fait, ne voit pas les voitures arriver. La destruction des anciennes maisons est aussi un élément de diminution. En France, depuis 1981, l'effraie jouit d'une protection totale.
En art, la chouette est un des oiseaux récurrents du bestiaire fantastique du peintre Jérôme Bosch. Elle apparaît plus de quarante fois dans ses œuvres réalisées au XVème siècle et représente le diable à chaque fois.