Fou de Bassan
Morus bassanus
LC Préoccupation mineure
Autres noms : Northern Gannet
Originaire de l'Atlantique nord, le Fou de Bassan est le plus gros oiseau marin d'Europe. Excellent plongeur, il se nourrit principalement de poissons tels que le maquereau, le hareng, le capelan et le lançon, ainsi que de calmars. Lors de la saison de nidification, il forme denses colonies sur les falaises et les îles rocheuses, où il se montre territorial. Protégée aujourd'hui, cette espèce d'oiseau est en augmentation après avoir connu des périodes de régression liées à la perte d'habitat, à la récolte des œufs et à la chasse.
| Groupe | Oiseaux marins |
|---|---|
| Ordre | Suliformes |
| Famille | Sulidés |
| Genre | Morus |
| Descripteur | Linnaeus, 1758 |
Le Fou de Bassan est un oiseau magnifique en vol, exceptionnel en plongée mais maladroit sur la terre ferme. Son corps aérodynamique et ses immenses ailes en font un excellent voilier. Lorsqu'il surveille la mer, il adopte un mouvement de bascule d'une aile sur l'autre.
Il existe 10 espèces différentes de Fous de Bassan selon le plumage et la région où ils vivent.
Le Fou de Bassan est un oiseau pélagique, ce qui signifie qu'il passe une grande partie de sa vie en mer, loin des côtes. Son habitat principal se situe dans l'Atlantique Nord, notamment en mer du Nord, dans la Manche et en Méditerranée. Il est également présent dans d'autres océans, à l'exception du Pacifique nord et des océans Arctique et Antarctique.
Les lieux de nidification du Fou de Bassan abritent d'importantes colonies d'oiseaux, comptant parfois plusieurs milliers de couples, chacun occupant un mètre carré de terrain. Cela peut sembler peu d'espace pour les atterrissages, ce qui provoque des tensions entre les oiseaux et peut les rendre coléreux. En raison de la forte densité de population et de l'accumulation des fientes, l'odeur dans ces colonies peut être irrespirable.
Durant la période de reproduction, les couples de Fous de Bassan se rejoignent dans le même nid que le mâle a préalablement agrémenté, en attendant la femelle. La parade nuptiale est un rituel élaboré et spectaculaire. Au cours des préliminaires, le mâle effectue des mouvements de cou, pointant son bec vers le ciel, et peut même pincer la femelle de manière agressive. Ensuite, la vraie parade commence, où les deux oiseaux se font face, poitrine contre poitrine, et leurs becs s'entrechoquent.
La période d'incubation dure environ 44 jours, et le nourrissage des poussins s'étend sur trois mois. Les parents pratiquent une garde alternée, se relayant pour s'occuper des jeunes.
En automne, les jeunes Fous de Bassan effectueront à leur tour leur première migration, partant des zones côtières où ils ont été élevés pour rejoindre les côtes africaines, de la Méditerranée à l'Équateur.
Le fou excelle dans la pêche, il peut parcourir plus de 400 km par jour à la recherche de sa nourriture. La traque des poissons se fait en bande organisée de plus de mille oiseaux pendant plus de 14 heures. Grâce à ses yeux particulièrement efficaces, il surveille la surface de l'eau, volant de 10 à 40 mêtres au-dessus, repérant les bancs, appréciant la profondeur dans laquelle les poissons nagent.
Le Fou de Bassan plonge alors en piqué, fermant peu à peu les ailes, franchissant la surface de l'eau à 100 km/h dans un nuage d'écume, s'enfonçant à plus de 15 mètres de profondeur à la poursuite du poisson qu'il attrape par en dessous. Il l'ingurgite aussitôt en remontant à l'aide de ses ailes et de ses pattes palmées, s'ébroue et reprend son envol.
Le fou est piscivore, consommant plusieurs espèces de poissons. Lorsqu'un banc est bien fourni, les oiseaux n'hésitent pas à se quereller. Ils se nourrissent aussi des déchets rejetés par les bateaux de pêche. Le fou est très bruvant, émettant des cris gutturaux.
Récemment, une des causes du déclin des fous de Bassan fut la marée noire de 2009 dans le golfe du Pacifique, aire de répartition l'hiver des fous. La pollution des océans est souvent tragique pour l'oiseau. Le réchauffement climatique a également une influence sur la nourriture du fou. Le maquereau bleu dont il est friand, peuplant les eaux du golfe du Saint-Laurent au Canada, migre vers le nord préférant les mers plus froides. Il est interdit de tuer ces magnifiques oiseaux ou même de ramasser leurs œufs.
