Le Martinet noir est un oiseau longtemps oublié, car il passe dix mois de sa vie dans les airs sans se poser. Il vole, mange et dort en plein ciel. Extraordinaire voilier, le martinet peut atteindre des vitesses de 200 km/h. C'est l'un des oiseaux les plus rapides au monde. Il détient le record du plus long vol sans escale. Il ne lui faut que quatre jours pour aller de Londres à Madrid. Son vol est spectaculaire, à la fois puissant et fluide, avec de soudains changements de cap.
Groupe | Martinets, colibris |
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Ordre | Apodiformes |
Famille | Apodidés |
Genre | Apus |
Nom scientifique | Apus apus |
Le Martinet noir dort à 1500-2000 mètres d'altitude, là où les courants lui permettent de planer. C'est un oiseau grégaire vivant en colonies et dormant en groupes.
On compte une centaine d'espèces réparties entre l'Ancien et le Nouveau Monde, présentant peu de différences morphologiques.
Risques de confusion : les hirondelles ont le ventre blanc et sont plus petites et trapues. Dans le sud de la France, un autre martinet cohabite dans certaines villes comme Toulouse : le Martinet pâle. Son plumage est brun et ses ailes sont plutôt bicolores, avec des rémiges primaires plus sombres que les rémiges secondaires. Les deux espèces sont particulièrement difficiles à distinguer.
Le martinet collecte sa nourriture en plein vol, principalement du plancton aérien, capturant des centaines d’espèces d’insectes différentes. Il sait les identifier parfaitement, même à pleine vitesse. Il boit en volant, récoltant les gouttelettes de bruine ou rasant la surface des étendues d’eau pour en prendre quelques gouttes dans son bec.
Le martinet noir est le seul martinet présent dans toute l'Europe, nichant dans les villes et les villages. C'est un oiseau migrateur qui se rend en Afrique du Sud, au sud de l'équateur.
Il niche dans des bâtiments des villes et villages, et plus rarement dans des cavités ou des fissures de rocher sur des falaises, son habitat d'origine. De septembre à avril, il vole sans discontinuer, prenant du repos la nuit en cerclant à très haute altitude. Il ne se pose que pour pondre, couver et nourrir ses poussins.
Le Martinet noir utilise des nichoirs que l'on peut disposer au sommet d'une façade ou sous un toit où il se serait déjà installé. Le nichoir adapté à l'espèce ressemble à une boîte à chaussures avec une ouverture en coin. Si vous avez des martinets dans votre jardin, profitez-en pour installer des nichoirs pour les Moineau domestique, ce qui évitera que les deux espèces n'entrent en compétition pour trouver un lieu de nidification.
Le martinet ne se pose à terre que pour se reproduire. À la mi-avril, des troupes de martinets arrivent et rejoignent le site de l'année précédente. On dit qu'il est plus fidèle au nid qu'il retrouve chaque année qu'à sa compagne. Bien que monogame, lorsqu'il est pressé de se reproduire, il cède à toute opportunité se présentant, oubliant sa fidélité.
Les anciens couples doivent reprendre contact et se séduire de nouveau, car ils ont été séparés pendant très longtemps. Ils se retrouvent à l'intérieur du nid, se lustrent mutuellement le plumage et s'amusent à se bagarrer. Ils effectuent également des poursuites en plein vol, exécutant d'élégantes arabesques à une vitesse vertigineuse, accompagnées de cris stridents.
L'accouplement se fait dans le nid. Le nid, en forme d'assiette, est fait de plumes et de débris végétaux collés avec la salive de l'oiseau. Les oisillons y resteront au moins 45 jours, leurs parents les nourrissant jusqu'à 13 fois par jour. Les petits nécessitent entre 400 et 800 insectes par jour. Une fois robustes, les parents ne se soucient plus des oisillons, n'apprenant même pas à voler, et entament déjà leur migration. Parfois, des accidents arrivent, l'oisillon dévalant la falaise ou le mur où le nid est construit.
Les oiseaux rapaces comme les faucons sont les rares menaces des martinets, étant les seuls capables de les rattraper en pleine vitesse.
Chaque année, la population de cette espèce diminue, et le martinet a besoin d'être protégé. Sa survie est liée à celle des insectes, eux aussi menacés, et à la préservation de son territoire. Avec la démolition d'anciennes bâtisses, il perd son habitat préféré.
Il est aujourd'hui interdit de détruire les nids de ces oiseaux car ils sont protégés. Chacun peut œuvrer pour la préservation de l'espèce en installant des nichoirs pour les accueillir, car l'oiseau manque d'abris. Idéalement, il faudrait aussi installer des hôtels à insectes près de leurs nids.